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"J'attends toujours les condoléances:" la colère du fils d'une victime du Covid à l'Ehpad de Pulnoy

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Gilles Rapin affirme avoir été informé dans le même temps de la contamination de sa mère et de son décès. Il dénonce la communication de l’Ehpad dans lequel elle résidait.

À Pulnoy, l’indignation succède à la tristesse. En une semaine, neuf résidents de l’Ehpad Les Sablons sont morts du Covid-19 et la communication autour de ces contaminations suscite l’ire du fils de l’une des victimes: Gilles Rapin affirme avoir appris le décès de sa mère en même temps que sa contagion.

"À l’accueil, on m’avait dit qu’elle n’était pas dans la liste des malades. Mais une semaine plus tard, on me téléphone pour me dire qu’entre temps elle est devenue positive, et que malheureusement la situation s’est rapidement dégradée et elle est décédée", affirme-t-il auprès de BFMTV.

"À partir du moment où le confinement est à nouveau complet, comment on peut avoir un tel taux de contamination? Puisque les seuls contacts qu’il peut y avoir sont avec le personnel de service, les soignants", s’interroge Gilles Rapin, amer.

"Je suis en colère"

Le premier cas de Covid-19 a été repéré le 3 août dans cet Ehpad de la banlieue de Nancy. Dès lors, "nous avons réalisé 360 tests sur l'ensemble des collaborateurs et des résidents", avait expliqué dimanche à l’AFP le président du Conseil d'administration de l'établissement, Daniel Cilla. Les résidents ont par ailleurs été reconfinés dans leurs chambre, et l'organisation de l'établissement a été scindée en deux équipes: l'une chargée des pensionnaires atteints du Covid et l'autre de ceux qui ne le sont pas.

Mais Gilles Rapin dénonce un mutisme insupportable de la direction sur l’état de santé de sa mère. "Je suis en colère contre l’administration. On savait qu’il y avait un risque, mais rester muet, c’est une très mauvaise chose. J’attends toujours les condoléances de la direction", se désole-t-il.

Aux Sablons, les visites aux résidents sont "totalement suspendues", toujours selon Daniel Cilla qui déplore que certaines familles se soient montrées "indisciplinées", embrassant leurs vieux parents ou leur rendant visite alors qu'elles avaient eu le Covid.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV