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Santé

Infections sexuellement transmissibles: la HAS veut faciliter l'information des partenaires

La Haute Autorité de santé, le 31 juillet 2014.

La Haute Autorité de santé, le 31 juillet 2014. - (IMAGE POINT FR / BSIP / AFP)

L'objectif est notamment de permettre à un professionnel de santé ou un tiers d'informer le partenaire d'un patient chez qui une IST est diagnostiquée.

Pour prévenir les infections sexuellement transmissibles (IST), la Haute autorité de santé (HAS) propose de faire évoluer le cadre législatif actuel en matière de secret professionnel, qui limite notamment les possibilités d'information des partenaires.

"L'objectif est d'offrir au patient chez qui une IST est diagnostiquée la possibilité de choisir la manière d'informer son ou ses partenaire(s) et de favoriser ainsi l'initiation d'une démarche de notification", écrit la HAS dans un avis publié ce jeudi.

Le partenaire informé par le soignant?

"L'idée serait que le professionnel de santé ou un tiers puissent informer le partenaire d'un patient avec le consentement de ce dernier, s'il ne peut pas le faire, pour des raisons qui lui appartiennent et malgré tous les efforts effectués pour l’encourager en ce sens", explique-t-on à l'autorité de santé. Une possibilité qui n'est actuellement pas permise par le secret professionnel.

Il s'agit d'une "stratégie complémentaire au dépistage indiscriminé des IST".

"En 2022, les IST bactériennes sont globalement en hausse, l’épidémie du VIH est encore très active et le retard au diagnostic persiste", déplore la HAS, qui qualifie la lutte contre les IST "un défi de santé publique" dans le pays.

À travers ce nouvel avis, l'autorité de santé veut saisir l'opportunité "pour évaluer la santé sexuelle des partenaires et dépister d’autres IST".

Interrompre les chaînes de transmission

Selon la Haute autorité de santé, dont les avis sont généralement suivis par le gouvernement, la possibilité d'un traitement accéléré des partenaires (TAP) "devrait aussi être autorisée en France". En effet, la réglementation actuelle ne le permet pas.

Le traitement accéléré consiste à remettre au patient diagnostiqué avec une IST une ordonnance au profit d'un partenaire, sans consultation préalable de ce dernier.

Une telle évolution de la réglementation permettrait "aux partenaires d'être traités au plus tôt, surtout en l'absence de symptômes et si l'on sait qu'ils ne s'adresseront pas à un médecin ou ne se rapprocheront pas du système de santé", estime la HAS.

La démarche dite de notification au(x) partenaire(s) est un outil de prévention majeur, rappelle-t-elle. Elle vise en effet à interrompre les chaînes de transmission, en atteignant une population à plus haut risque, de façon à minimiser la morbidité et la mortalité associées.

Salomé Robles avec AFP