VIH, variole du singe: une médecin veut lancer un “TousAntiCovid” des IST

Un médecin prélève une goutte de sang pour faire un test rapide de dépistage du VIH, en 2010 à Cayenne (Guyane) - JODY AMIET / AFP
KYSS (“Know Your StatuS”, “Connaissez votre statut”, en français), c’est le nom d’une application qui pourrait voir le jour dans les prochaines semaines, si Olivia Son, infectiologue à Paris, parvient à convaincre les internautes de verser 40.000 euros à son projet.
A l’aide de Franck Dumetz, chercheur en parasitologie, elle entend développer une application qui n’est pas sans rappeler TousAntiCovid. Le but: que les utilisateurs sexuellement très actifs et ayant des pratiques à risque puissent prévenir leurs partenaires en cas d’infection sexuellement transmissible (IST) diagnostiquée.
Rencontres ponctuelles et éphémères
L’idée, antérieure à l’épidémie occidentale de variole du singe, a germé dans la tête d’Olivia Son à la suite de multiples consultations au cours desquels ses patients, testés positifs à des affections comme le VIH, la chlamydia ou la syphilis, ne parvenaient pas à prévenir leurs anciens partenaires sexuels.
“Il y a une récurrence de situations où des patients n’ont pas les coordonnées de leurs partenaires. Soit parce que c’est une rencontre très ponctuelle, soit parce qu’ils ont eu une relation dans certains lieux de rencontres comme des saunas ou des soirées privées” explique Olivia Son auprès de BFMTV.
L’idée de KYSS reprend celle des QR Codes de TousAntiCovid, mais adaptée aux IST et aux modes de contaminations qui y sont associés. Le fonctionnement est élémentaire: avant ou après un rapport sexuel, les deux utilisateurs ouvrent l’application pour générer un QR Code, l’un scannant celui de l’autre.

Anonymat total
Chaque QR Code - anonyme - reste en mémoire pendant six semaines dans le smartphone. En cas de diagnostic d'une maladie sexuellement transmissible, il est alors possible d’alerter les smartphones correspondant aux QR Codes mémorisés, par une simple notification. Là encore, totalement anonyme.
Une autre fonction de l’application permet de générer un QR Code commun, que plusieurs utilisateurs peuvent scanner, par exemple placé à l’entrée d’un lieu où les relations sexuelles peuvent se multiplier. Un outil qui est là encore inspiré des carnets de rappel numériques de TousAntiCovid.
Comme pour TousAntiCovid, l’application fonctionne sans demander la moindre information personnelle. Un critère indispensable pour les patients d’Olivia Son, dont les avis sont recueillis par la spécialiste pour mettre au point l’application la plus pertinente possible.
“Ce qui est le plus important aux yeux des patients est l’anonymat, la sécurisation et la gratuité. Aucune donnée personnelle n’est collectée. Notre démarche est une démarche de santé publique. Notre but n'est pas de gagner de l'argent.” ajoute-t-elle.
Auprès de BFMTV, elle explique plancher sur son application avec un développeur et estime la durée de travail pour mettre au point un tel système à sept semaines. Les 40.000 euros demandés couvrent le coût de développement de l’outil et la commission de KissKissBankBank, la plateforme de financement participatif.