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Écrans, inégalités sociales... Les Français ne bougent pas assez, surtout les femmes et les enfants

Une petite fille mange un biscuit en regardant la télévision, le 30 octobre 2003 à Caen (photo d'illustration)

Une petite fille mange un biscuit en regardant la télévision, le 30 octobre 2003 à Caen (photo d'illustration) - MYCHELE DANIAU / AFP

En France, les niveaux d'activité physique sont en deçà des recommandations, notamment chez les femmes et les enfants, selon un rapport de Santé publique France.

Les Français ne bougent pas assez. Le constat ne fera tomber personne de sa chaise - ni de son canapé, où la population passe trop de temps -, mais est maintenant illustré par une synthèse publiée ce jeudi 26 septembre par Santé publique France (SPF). Avec une conclusion: les niveaux d'activité physique des Français sont trop faibles, notamment chez les femmes et les enfants.

Selon le rapport de Santé publique France, les enfants et les adolescents -entre 5 et 17 ans- devraient pratiquer au moins 60 minutes d'activité physique par jour d'intensité modérée à soutenue, toute la semaine. Mais en 2016, seulement 41,8% des enfants de 6-17 ans atteignaient ces recommandations. 50,7% des garçons et 33,3% des filles, souligne l'étude.

Le niveau d'activité physique varie en fonction du sexe ou de l'âge des enfants et adolescents -les filles sont moins actives que les garçons et leur activité physique diminue passé 10 ans et les plus jeunes, entre 6 et 10 ans, sont les plus actifs-, mais aussi du niveau de diplôme du ménage: les enfants issus des ménages les plus diplômés font plus de sport.

De fortes inégalités chez les adultes

Côté adulte, même constat: la population ne bouge pas assez, quand tous devraient pratiquer une activité physique régulière. Selon Santé publique France, les adultes et les personnes âgées devraient pratiquer au moins 150 à 300 minutes d'effort d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique d’intensité soutenue par semaine. Soit, en France, au moins 30 minutes par jour.

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Mais seulement 5 femmes et 7 hommes sur 10 atteignent les recommandations, souligne Santé publique France. Ce qui est inférieur à la majorité des pays occidentaux, bien que supérieur aux États-Unis et à l'Australie. Et illustre les inégalités entre les sexes.

Si l'activité physique la plus pratiquée est la marche, chez les femmes, ce sont les activités domestiques, d'intensité faible, qui en représentent un tiers. Les femmes en couple, avec des enfants, sont les personnes les moins susceptibles d'atteindre les recommandations, mettant en évidence les déséquilibres des contraintes domestiques, qui pèsent sur elles, rappelait l'Insee en 2021.

Des inégalités de sexe qui se doublent d'inégalités sociales: la proportion d’hommes et de femmes physiquement actifs est plus faible chez les personnes les moins diplômées. Les hommes au chômage ou inactifs sont par ailleurs également ceux qui ont la plus faible proportion d'atteinte des recommandations.

Comportements sédentaires et mortalité

Pratiquer une activité sportive et réduire les comportements sédentaires: Santé publique France alerte aussi sur le temps passé, par les enfants, les adolescents ou les adultes, sur les écrans. 8 enfants sur 10 passent 2 heures et plus par jour devant un écran, quand 8 adultes sur 10 déclarent un temps d’écran de loisirs supérieur à 3 heures par jour et plus de 20 % passent plus de 7 heures assis.

Avec, toujours, de fortes inégalités sociales, d'âge et de situation géographique. "La sédentarité touche plus les adultes les plus jeunes (18-39 ans) et les adultes résidant dans les agglomérations à forte densité", souligne Santé publique France, qui ajoute que "la durée quotidienne passée devant un écran dans le cadre des loisirs est supérieure chez les adultes les moins diplômés."

Une sédentarité qui a un prix: l'augmentation du temps d'inactivité quotidien augmente les risques cardio-métaboliques et la mortalité toutes causes. Un rappel d'autant plus important qu'en cette année olympique, Emmanuel Macron avait fait de la promotion de l'activité physique et sportive la Grande Cause Nationale de 2024.

Lucie Valais Journaliste BFMTV