Des scientifiques mettent au point des nouveaux points de suture pour favoriser la cicatrisation

(photo d'illustration) - Philippe Huguen-AFP
Des tests prometteurs. Dans une étude publiée dans la revue "Nature Communications" ce mardi 8 octobre et repérée par The Guardian, une équipe de chercheurs chinois explique avoir inventé un nouveau type de points de suture permettant une meilleure cicatrisation.
Nouveauté de ces fils: ils sont auto-électrifiés. Cela signifie que lorsque la plaie bouge légèrement, ce qui est généralement mauvais pour la cicatrisation, le mouvement du fil va créer une faible charge électrique indolore. Cette dernière va stimuler les cellules et les inciter à se regrouper autour de la plaie pour la soigner.
En somme: les points "convertissent l’énergie mécanique du mouvement en stimulation électrique", expliquent les chercheurs de l'étude.
Un fil de magnésium biodégradable
On dit que les fils sont auto-électrifiés car ils n'ont pas besoin de batterie ou d'être rechargés. En effet, ils sont composés d'éléments chimiques à charge électrique opposée. Ces points sont ainsi faits d'un fil en magnésium enveloppé d'une gaine biodégradable.
Comme le rappelle l'étude publiée ce mardi, il a déjà été prouvé dans le passé qu'une stimulation électrique très légère au niveau d'une blessure aidait la cicatrisation, en attirant les cellules dans la zone appropriée.
Réduction de l'infection
Des tests en laboratoire ont été menés, notamment sur des rats et ont montré que ces nouveaux points de suture permettaient d'accélérer la cicatrisation des plaies musculaires, 50% plus vite que pour les rats qui avaient des fils classiques.
En outre, les chercheurs indiquent que ces fils réduisent également le risque d'infection, avec moins de bactéries présentes autour de la plaie, ce qui "suggère que la stimulation électrique fournie par le fil peut engendrer un effet antimicrobien pendant le processus de cicatrisation des plaies", expliquent les scientifiques.
Selon ces derniers, cette nouvelle technique ne sera pas plus coûteuse que des fils utilisés actuellement. Toutefois, il va falloir attendre pour les voir utilisés sur des plaies humaines puisque, comme l'indique Libération, les tests devraient durer au moins deux ans.