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Santé

Covid-19: des pharmaciens alertent sur l'explosion du trafic de paxlovid vers la Chine

Dans un communiqué publié ce mercredi, un syndicat de pharmaciens d'officine, l'USPO, dénonce un trafic qui "prend de l'ampleur" et "destiné à une exportation clandestine avec des ordonnances falsifiées ou non." Certaines boîtes sont parfois revendues 5000 euros pièce.

La France, bientôt plaque tournante... du paxlovid? Depuis quelques jours, les sollicitations pour cet antiviral administré aux personnes risquant de développer des Covid-19 graves ne font qu'augmenter dans les pharmacies. Et inquiètent les pharmaciens.

Le syndicat USPO conseille aux pharmaciens de "vérifier avec attention les prescriptions pour ce traitement et de rester vigilant", et affirme que les autorités compétentes ont été "alertées."

Jusqu'à 5000 euros la boîte en Chine

Dans plusieurs pharmacies, certains acheteurs n'hésitent pas à proposer jusqu'à 200 euros en cash pour se procurer une boîte de Paxlovid. "Il m'a dit qu'il la revendait entre 3000 et 5000 euros à Pékin", écrit un pharmacien parisien sur une boucle Whatsapp professionnelle.

"Attention, gros trafic avec la Chine avec des prix de revente énormes. Ne rentrez pas dans ce business, sachant que c'est des stocks d'Etat", écrit l'une de ses consoeurs.

Car ces boites font l’objet d’un âpre trafic en Chine, face à la nouvelle flambée de contagion. Sur les messageries instantanées, de nombreux revendeurs proposent, vidéo à l’appui, une livraison en 24h. Le prix de vente auprès de ces trafiquants? 325 euros la boîte, alors que le médicament est facturé 5,10€ par la Sécurité sociale…

Des sollicitations qui atteignent même une échelle quasi-industrielle de la part de grossistes importateurs. "Il y a des personnes qui cherchent à avoir 1000, 2000, 5000 boîtes de paxlovid", témoigne auprès de BFMTV Alain Grollaud, président du groupement des pharmaciens.

Les stocks stratégiques de la France seraient conséquents et attireraient donc les convoitises. Face à l’ampleur du phénomène, plusieurs syndicats de pharmaciens ont saisi mercredi le ministère de la Santé pour tenter de trouver une solution.

Clémence Dibout et Théo Touchais, avec Ariel Guez