Coronavirus en Haute-Savoie: aux Contamines-Montjoie, les parents font part de leurs inquiétudes
Dans le petit village des Contamines-Montjoie, l'heure est à l'inquiétude. C'est ici, dans cette station de ski de Haute-Savoie, située à l'ombre du Mont-Blanc, que cinq nouveaux cas de coronavirus ont été détectés plus tôt dans le week-end. Parmi eux, un enfant scolarisé dans l'école de la commune.
Au total, 11 personnes ont été hospitalisées à Lyon, Saint-Étienne et Grenoble, dont plusieurs de leurs proches.
Appel au calme
Ce samedi, nombreux étaient les Contaminards à assister à une réunion organisée en urgence par les responsables sanitaires de la région. Là, plusieurs questions ont été évoquées, dont celle de la santé des plus jeunes.
"Ils sont à l’école ensemble, ils sont à la cantine ensemble, ils sont à la périscolaire ensemble surtout. Il y a 80 élèves aux Contamines, peut-être une centaine et il y a quatre classes, on a vite fait le tour", s'inquiète Faustine, une mère de famille, auprès de BFMTV.
Une certaine inquiétude s’installe. "Les enfants regardent la télévision, et quand ils ont 10 ans, ça monte un peu plus vite en pression", reprend pour sa part Béatrice. Par mesure de sûreté, deux écoles ont été fermées dans le département.
De son côté, le maire LR des Contamines-Montjoie, Etienne Jacquet, tente d'apaiser les esprits. "Vous avez entendu le directeur de l'ARS, les médecins et le préfet. aujourd'hui, il n'y a pas d'inquiétudes particulières à avoir."
Afin de rassurer un peu plus la population, le Samu, en collaboration avec la Croix-Rouge et la Protection civile, organisent ce dimanche consultations et prélèvements sur l'ensemble des enfants scolarisés dans la commune.
"Ça ne va pas impacter mon weekend"
Chez les touristes, très présents dans la station en cette période de vacances d'hiver, les avis sont partagés.
Certains d'entre eux refusent de tomber dans la paranoïa. "Ça ne nous empêchera pas de passer notre semaine de vacances", assurent des vacanciers à notre antenne. "Ça ne va pas impacter mon weekend, sauf qu'ils nous disent de nous mettre en quarantaine, j’espère qu’ils offriront les forfaits", blague même un autre.
Pour autant, l'impact de l'annonce de ces cas semble bien réel. "On a beaucoup d'appels depuis ce matin", déclare Annick Roger, la directrice de l'office du tourisme. "Il y a déjà eu quelques annulations, les gens paniquent un peu, se demandent où ont pu aller les personnes contaminées, c'est normal..."
"Certains touristes font déjà demi-tour sur l'autoroute. C'est dommage que ça tombe maintenant". Au premier jour des vacances de février pour la zone parisienne, les commerçants comme Pascal Haye, le gérant d'un supermarché, regrettent les conséquences de cette découverte.
"Vous imaginez la psychose?"
A l'échelle locale, certaines commerçants tentent de calmer l'inquiétude. C'est le cas d'Éric Paris, le pharmacien du village, qui a eu "beaucoup de demandes de masques", mais refuse d'en distribuer. "Ça fait 14 jours, la période d'incubation est passée. Si tous les gens se promènent avec des masques, vous imaginez la psychose?"
"J'ai vu avec les Agences régionales de santé, la mairie, il n'y a aucune consigne. Toutes les personnes qui devaient être extraites des Contamines l'ont été", souligne-t-il, en insistant: "ce n'est pas parce qu'on a eu une courbature après une journée de ski qu'on a le coronavirus", conclut-il.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn est également attendue dans la matinée aux Contamines-Montjoie.