Coronavirus: comment les enterrements sont organisés pendant l'épidémie

Les enterrements sont autorisés en France (image d'illustration) - AFP
Comment enterrer ses morts en cette période d'épidémie de coronavirus? C'est la question tragique à laquelle sont confrontées de nombreuses familles ces derniers jours, et notamment au lendemain des nouvelles annonces du gouvernement afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Si les commerces non-indispensables, les bars, les restaurants ou les discothèques ont dû fermer leurs portes, les lieux de culte sont épargnés par la mesure. Mais leur accès sont limités.
Le décret pris par le gouvernement dimanche interdit en effet que les rassemblements de plus de 20 personnes sont interdits au sein des lieux de culte jusqu'au 15 avril. Les messes du dimanche ont été suspendues en Île-de-France, par exemple. Seule exception faite: les enterrements qui continuent d'être organisés. "Nous demandons aux proches d'être le moins nombreux possibles", explique-t-on à la Conférence des évêques de France.
Et de préciser que "dans certains diocèses, les funérailles se déroulent uniquement au cimetière".
Mesures d'hygiène
Du côté des professionnels, on note qu'il n'est pas facile de faire respecter les gestes barrières, comme garder une distance d'un mètre ou d'éviter les contacts, en cette période douloureuse. "Il n'est pas toujours facile de se faire entendre auprès des familles", reconnait Richard Feret, directeur général de la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie, qui assure que la profession n'est actuellement pas dépassée par la situation.
La profession doit gérer une autre difficulté: la gestion des décès liés au coronavirus. Le Haut conseil de la santé publique recommande, au même titre que pour les personnels soignants, des règles précises. L'instance préconise que les corps soient placés dans des housse mortuaire étanche, et hermétiquement fermée et transférés en chambre mortuaire. Les corps doivent également être déposés dans un cercueil simple, qui doit être fermé définitivement, "sans délai", est-il indiqué à la note. Aucun soin de conservation ne peut être réalisé sur les défunts.
Une profession inquiète
Ces décisions ont provoqué la colère de familles, notamment à Thise dans le Doubs. En fin de semaine dernière, l'Est républicain rapportait que le cercueil d'au moins deux pensionnaires d'un Ehpad avait été scellé avant que les familles ne puissent dire un dernier au revoir à leurs proches.
Malgré ces précautions, les professionnels du funéraire s'inquiètent. "Nous avons alerté nos autorités de tutelle d'une rupture des équipements de protection, c'est un facteur de stress", fait savoir Richard Feret, alors que la profession ne fait pas partie des secteurs prioritaires pour recevoir des masques comme les personnels de santé. Le secteur des pompes funèbres réclament aussi des données officielles sur contagiosité des défunts, c'est-à-dire jusqu'à quand un malade est contagieux.