Caricatures Fukushima: Le Canard Enchaîné assume

Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique, Le Canard Enchaîné, dont deux caricatures ont provoqué les protestations du gouvernement japonais, a dit jeudi assumer ces dessins. "Le Canard assume ces dessins sans le moindre état d'âme", a déclaré jeudi Louis-Marie Horeau, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique.
"Ce n'est pas parce qu'on fait de l'humour qu'on outrage les victimes. Ici, on peut traiter une tragédie par l'humour, apparemment, ce n'est pas le cas au Japon", a ajouté Louis-Marie Horeau. "On est absolument stupéfaits de l'ampleur que ça prend et de l'importance que l'on donne à ces dessins qui nous semblent anodins. S'il y a matière à s'indigner, c'est de la manière dont a été gérée la crise par le gouvernement japonais", a-t-il ajouté, estimant que le Japon voulait donner une "bonne image" de Fukushima en vue des jeux Olympiques à venir.
Le gouvernement japonais a protesté jeudi contre deux dessins humoristiques publiés mercredi dans l'hebdomadaire français. "Ce genre de caricatures blesse les sinistrés de la catastrophe du 11 mars 2011 et véhicule des informations fausses sur le problème de l'eau radioactive à la centrale Fukushima Daiichi. C'est extrêmement regrettable", a souligné le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse.
L'une des images, signée par le dessinateur Cabu, montre deux lutteurs gringalets coiffés d'un chignon, dont un avec trois jambes et l'autre trois bras, et un commentateur sportif disant: "Marvellous, grâce à Fukushima, le sumo est devenu discipline olympique". La centrale Fukushima Daiichi est esquissée en arrière plan. Le deuxième dessin, réalisé par Mougey, montre deux travailleurs en combinaison de protection avec un compteur Geiger devant une piscine. "JO 2020 au Japon: la piscine olympique est déjà construite à Fukushima", dit la légende, tandis qu'un des protagonistes ajoute: "On va peut-être réautoriser la combinaison pour les nageurs".