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Santé

Cannabis : le débat qui empoisonne la majorité

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Il n’y aura pas de dépénalisation du Cannabis, Jean-Marc Ayrault a tranché lundi après la sortie de Vincent Peillon qui se prononçait pour. Encore un « couac » sur un sujet qui gêne la gauche depuis les années Jospin.

Le débat sur la dépénalisation du cannabis est un véritable serpent de mer à gauche. Ouvert depuis les années Jospin, lorsque la ministre de l'Environnement Dominique Voynet se déclarait déjà contre la répression, il empoisonne désormais le mandat de François Hollande. Depuis sa victoire à la primaire, le socialiste, qui prône le maintien de la législation actuelle, a été régulièrement défié sur ce terrain par des membres de sa propre majorité (PS, Verts et radicaux de gauche).

« Fossé entre le président et une gauche libertaire »

Pour Gaël Sliman, directeur adjoint de l’institut BVA, « il y a une espèce de rupture, de fossé entre une ligne incarnée par le président de la République et le Premier ministre qui veulent un PS solide par rapport à ces questions de sécurité et qui ne veut surtout pas avoir de reproche en laxisme. Et puis, il y a un fond de culture de la gauche plus libertaire de dirigeants politiques socialistes qui ont le sentiment que l’électorat de gauche serait plus favorable à cette question de dépénalisation. Ce qui d’ailleurs n’est pas tout à fait exact ».

« Pas d’évolution depuis 15 ans »

« C’est un des rares sujets de société qui n’a pas connu d’évolution en l’espace d’une quinzaine d’années, rappelle Gael Sliman. On a près de 60% des sympathisants de gauche qui nous disaient, il y a deux ans, qu’ils étaient hostiles à la dépénalisation du cannabis. Donc, il y a vraiment aucune raison d’aller prendre des coups sur un sujet qui réactive l’idée d’une gauche laxiste qui ne s’opposerait pas avec fermeté à la délinquance et aux dealers de drogues notamment. C’est vraiment un sujet sur lequel on a plus de coups à prendre que de gain à obtenir vis-à-vis de l’opinion ».

Tour d'Europe de la législation sur le cannabis|||

En Europe, les pays ont diverses solutions. On peut distinguer trois sortes de groupes :

- Groupe 1 : législation très dure: les pays où l'usage ou la détention de cannabis est considéré comme une infraction pénale. C'est le cas de la France.
- Groupe 2 : la détention au-delà d'un seuil peut entrainer une infraction administrative. La peine applicable est une amende. Exemple : le Portugal.
- Groupe 3 : 15 pays où l'usage n'est pas prohibé. En revanche, la détention peut être punie en fonction du nombre de grammes possédés (Belgique, Pays Bas, Allemagne, Italie, Danemark, Rep Tchèque...).

T.de Dieuleveult avec S.Collié