Cancer : les moins favorisés sont les plus touchés

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Face au cancer, les inégalités se creusent. La maladie frappe plus durement les catégories socio-professionnelles les moins favorisées. Et elles en meurent plus que les autres. C’est le constat de l'Institut national du cancer qui organise ce mardi ses quatrièmes rencontres annuelles. L'Institut souhaite engager des initiatives pour réduire ces inégalités.
Un accès plus difficile au système de santé
Mauvaises conditions de vie, tabagisme accru, dépistage défaillant, suivi médical en pointillé, plusieurs facteurs expliquent ces inégalités. « Elles (ces populations) sont plus exposées à des facteurs de risque par leurs conditions de vie, au tabagisme par exemple ou à des comportements à risque vis-à-vis de l’alcool, explique Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer. Ces populations sont souvent moins sensibles aux messages de prévention, elles ont plus difficilement accès à la fois au système de santé, à tout ce qui permet les progrès comme les dépistages organisés et donc sont plus susceptibles d’avoir des cancers détectés à un stade avancé avec un "surrisque" de mortalité. Globalement, toutes les innovations dans les domaines de la santé bénéficient aux personnes les plus éduquées ». Et la situation n'a pas évolué depuis 2008.
« C'est le gouffre »
Pour les personnes en difficulté, la maladie provoque encore plus de précarité. C'est le cas de Catherine qui a perdu son emploi quelques mois avant d'apprendre son cancer du sein. « Vous êtes sans salaire, vous vivez uniquement avec des économies, raconte-t-elle. La maladie s’enchaîne, on ne me laisse pas le choix, on m’opère en clinique avec des dépassements d’honoraires, c’est le gouffre et on ne peut plus travailler, c’est dur financièrement ».