"À nous de rendre la pareille": aux Antilles, 240 soignants en renfort pour "un message de solidarité"

La situation sanitaire s'est fortement dégradée en Guadeloupe et en Martinique, confrontées à une flambée du variant Delta. Un premier contingent de soignants est arrivé de métropole.

Face à la flambée épidémique, les hôpitaux guadeloupéens et martiniquais suffoquent. En Guadeloupe, où est arrivé le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu mardi soir, le taux d'incidence dépassait sur les sept derniers jours les 1800 cas pour 100.000 habitants, et seuls 17% de la population présentaient un schéma vaccinal complet.

Dans un communiqué mardi, le ministère de la Santé a annoncé que "240 professionnels de santé" allaient partir le jour-même vers les deux îles françaises "afin de venir en soutien aux Antillais et aux équipes médicales et soignantes". Une mission qui concerne aussi 70 pompiers, prévue pour durer au moins quinze jours.

"Une envie, un devoir"

"C'est plutôt une envie, un devoir. Parce qu'on fait ce métier-là, on ressent le besoin d'aider les autres. J'estime qu'il faut qu'on soit unis vis-à-vis du Covid. On a su nous aider quand c'était un petit peu la crise en Normandie, maintenant c'est à nous de rendre la pareille", témoigne auprès de BFMTV Aurélie, infirmière en réanimation, peu avant d'embarquer pour la Martinique.

Laurent, médecin urgentiste, part en Guadeloupe. Sur le départ également, il emporte dans sa valise des masques et des gants car outre le manque de lits, les hôpitaux sur place accusent aussi le coup sur le plan du matériel.

"C'est important pour les équipes là-bas sur place, parce que ça fait déjà pas mal de temps qu'ils sont soumis à des charges de travail conséquentes, depuis les ouragans et l'incendie de l'hôpital en Guadeloupe [survenu en 2017, NDLR]. Là, la pandémie est importante et c'est nécessaire", estime le volontaire.

"Ça doit être l'enfer"

À l'arrivée à Pointe-à-Pitre, Valérie Églem, 51 ans, explique auprès de l'Agence France-Presse pourquoi elle a a entrepris le voyage:

"J'arrive de l'Oise, et nous on a vécu une telle galère, alors qu'on avait la possibilité de transférer des patients plus facilement, de déployer des moyens autres, que j'imagine qu'ici, ça doit être l'enfer", a exprimé l'infirmière.

Infirmier anesthésiste et cardio-perfusionniste, Nicolas Glinkowski explique lui qu'il rentrait de vacances et était disponible. "Ma famille m'a poussé à venir", ajoute le soignant, qui a travaillé en réanimation Covid lors des précédentes vagues en métropole.

"J'ai été sollicitée par ma direction lundi et j'ai répondu favorablement", a quant à elle confié Delphine Jové, 49 ans, infirmière de réanimation et infirmière sapeur-pompier.

"Message de solidarité"

Les renforts seront répartis sur les diverses îles de l'archipel, jusqu'à Saint-Martin dans les îles du Nord et Marie-Galante.

Arrivé mardi soir en Guadeloupe, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a salué la mobilisation de ces soignants: "Votre venue est un message de solidarité important", a-t-il souligné. "Ici c'est la France, et quand il y a un coup dur sur le territoire français, on est capable de déclencher les renforts", a-t-il fait valoir.

Clarisse Martin avec AFP Journaliste BFMTV