"Violence extrême", mises en examen... Ce que l'on sait sur l'agression de sept policiers hors service à Reims

Sept policiers ont été agressés à Reims ce samedi 13 septembre, en dehors de leur service, a indiqué le procureur de la République, François Schneider, ce lundi 15 septembre.
Les faits se sont déroulés dans le centre-ville, au niveau de la place d'Erlon à Reims, alors que les policiers se rendaient dans un restaurant pour un pot de départ.
• "Lynchés" par "une dizaine" de personnes
Alors qu'un premier groupe s’installe, un autre groupe de policiers arrive et se gare au commissariat avant de marcher vers le restaurant pour les rejoindre. Un homme à trottinette s'arrête alors, les regarde et se dirige vers eux. Dans le même temps, un groupe d’individus s’amasse et se jette immédiatement sur les policiers, les frappant très violemment.
Les agents appellent alors leurs collègues au restaurant qui viennent les rejoindre. Ce groupe d'individus, environ une dizaine se jette alors à nouveau sur les policiers qui arrivent et les frappent très violemment. Ils ont été pris pour cible et "lynchés" par "une dizaine" de personnes, qui les ont "frappés très violemment", a rapporté le procureur.
• Deux mises en examen
À la suite de ces violences, deux hommes, dont l'un sortait de prison, ont été mis en examen, ce lundi soir pour "violences aggravées sur personnes dépositaires de l'autorité publique", a indiqué le procureur.
Les deux mis en examen, âgés de 26 et 27 ans et originaires de Mayotte, ont été placés en détention provisoire. Le parquet avait requis un mandat de dépôt pour les deux individus.
Tous deux sont "en récidive légale pour des faits de violence" et l'un d’eux était sorti de prison "depuis 4 jours", a précisé François Schneider. Les deux individus ont été déférés ce lundi soir devant un magistrat instructeur au tribunal judiciaire de Reims.
• L'enquête se poursuit, d'autres suspects recherchés
Une enquête a été ouverte pour violences aggravées sur personnes dépositaires de l'autorité publique en récidive légale. Ils encourent une peine maximale de 20 ans d'emprisonnement. D'autres responsables sont toujours recherchés.
"L’enquête est en cours et nous devons attendre les résultats avant d’en tirer des conclusions. Être aux responsabilités, c’est aussi faire preuve de la retenue indispensable dans ce genre de contexte", a affirmé le maire de Reims, Arnaud Robinet.
• "Cheville cassée", nez cassé
Sept fonctionnaires ont été blessés et se sont vus prescrire des incapacités totales de travail (ITT) allant de 4 à 28 jours, l'un pour une "cheville cassée", l'autre un nez cassé, un troisième pour des "coups de boucle de ceinture sur le crâne", et la moitié d'entre eux pour des "hématomes sur tout le corps".
"C'est un 'tabassage' en règle", a déploré le procureur de Reims, précisant que si les policiers n'étaient pas en service lors de l'agression, l'enquête "mène à penser que [les agresseurs] connaissaient la qualité de policiers des victimes". Ajoutant: "L'enquête sur commission rogatoire permettra de préciser ce point."
• Des soutiens du maire et de syndicats
Lundi soir, le syndicat Alliance a appelé à un "électrochoc sécuritaire" dans une publication sur X. Le syndicat Un1té a aussi réagi, fustigeant que des policiers ont "été lâchement agressés". "S’attaquer à un policier, c’est s’attaquer à la République tout entière", a ajouté le syndicat dans une publication sur X comportant une vidéo, montrant une partie des faits, selon lui.
Le maire de Reims Arnaud Robinet a exprimé lundi "tout [s]on soutien" aux policiers sur son compte Facebook, assurant que "le très bon maillage de vidéosurveillance de la ville était d'une aide précieuse dans le cadre de l'enquête".