Vive polémique autour d'une campagne européenne célébrant "la liberté dans le hijab"

Une campagne célébrant la diversité et "la liberté dans le hijab", lancée la semaine dernière par le Conseil de l'Europe, a déclenché une vive polémique en France, conduisant ce mardi l'organisation, vigie des droits de l'homme sur le continent, à la retirer.
Lancée jeudi dernier par le Programme pour l'inclusion et la lutte contre les discriminations du Conseil et cofinancée par l'Union européenne, cette campagne proposait des portraits de plusieurs jeunes femmes, voilées sur une seule moitié de l'image.
Un message en anglais indiquait notamment: "beauty is in diversity as freedom is in hijab" ("la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le voile").
Polémique dans la classe politique
Passée dans un premier temps relativement inaperçue, elle a fini par déclencher une vive polémique, de l'extrême droite au gouvernement.
"L'islam est l'ennemi de la liberté. Cette campagne est l'ennemie de la vérité", a tweeté le polémiste Eric Zemmour, probable candidat à la présidentielle, dénonçant un "djihad publicitaire".
"Cette communication européenne en faveur du voile islamiste est scandaleuse et indécente alors que des millions de femmes se battent avec courage contre cet asservissement", a lancé de son côté Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national.
"Ceci n'est pas un campagne de propagande des Frères musulmans mais du Conseil de l'Europe", a ironisé de son côté le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, toujours sur Twitter.
A droite, la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse a elle aussi fait part de sa "stupeur", estimant que le voile n'était "pas un symbole de liberté mais de soumission".
Au sein du gouvernement, la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry a indiqué sur LCI que la France avait "fait part de sa désapprobation extrêmement vive, d'où le retrait de cette campagne dès (mardi)".
Un projet "contre la discrimination"
"Ces tweets ont été retirés et nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet", a confirmé dans un communiqué transmis à l'AFP le Conseil de l'Europe, l'organisation paneuropéenne basée à Strasbourg.
Ils "faisaient partie d'un projet conjoint" du Conseil et de l'Union européenne "contre la discrimination, dont l'objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l'inclusion et de combattre tout type de discours de haine", a encore justifié le Conseil.
Les tweets "reflétaient les déclarations faites de manière individuelle par des participants dans l'un des ateliers du projet et ne représentent pas la position du Conseil de l'Europe ou de sa Secrétaire Générale" Marija Pejcinovic Buric, a encore assuré l'organisation paneuropéenne.