Tous derrière Hollande, mais pour combien de temps ?

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -
Le chef de l’Etat, toute la soirée, a suivi l’assaut de l’armée algérienne contre le site gazier d’In Amenas, au Palais de l’Elysée, où il a passé la nuit, une fois de plus, de façon à pouvoir tenir ce matin un nouveau conseil restreint de défense. Jean-Yves le Drian, lui, est allé dîner à Berlin avec son homologue allemand, afin de chercher un soutien européen encore inexistant. Auparavant, le chef de l’Etat, à 18h30, avait ouvert ses vœux aux forces vives de la Nation par une communication sur la prise d’otages dans l’Est algérien : le ton était grave, le visage fermé, « l’évènement semble se dénouer dans des conditions dramatiques », a prévenu le président, conscient que le conflit au Mali, et les tragédies qui lui sont liées, vont s’inviter de façon systématique à chaque discours, à chaque déplacement. L’agenda présidentiel est devenu un agenda de guerre.
Même si les combats sont appelés à durer au Mali, le consensus national demeure…
« On y est, et pour longtemps. De toute façon, nous aurions fait la même chose face à la menace terroriste », a confié jeudi Jean-François Copé. « Mais avons-nous assez suffisamment préparé la chose en amont, ne serait-ce que par une tournée des capitales », s’est interrogé le président de l’UMP, regrettant l’absence d’engagement des partenaires européens. L’hommage le plus spectaculaire est venu de Rachida Dati, proche de Copé, qui sur son blog a apporté un soutien inconditionnel à François Hollande, dont elle a salué le sang-froid, appelant à faire bloc derrière lui, derrière nos soldats, au nom des valeurs pour lesquelles la France se bat au Mali.
Les Français tiendront, tant qu’il n’y a pas eu d’attentat sur notre sol ou de désastre militaire…
« Jusqu’à quand », s’interroge un proche du ministre de la Défense, qui reconnait que « les plus belles heures de l’opération Serval sont derrière nous ». Les combats sont très durs sur le terrain, indique une source ministérielle, avec un ennemi nombreux et aguerri. Entrer en guerre aura été relativement facile, sur un plan politique et militaire, mais désormais, le défi tactique est quotidien, avec un risque accru pour nos troupes au sol. L’état-major, et l’exécutif, misent beaucoup sur le soutien américain, qui va acheminer nos troupes, et sur l’arrivée de contingents africains.
L’espoir - c’est un paradoxe- est que la tragédie algérienne internationalise le conflit malien ?
Parce que la prise d’otages a couté la vie à de nombreux occidentaux, et impliqué de nombreux pays amis, jusque-là simples spectateurs. Mais nous n’y sommes pas encore. Les Européens se font attendre, Laurent Fabius « n’exclut pas » des renforts venus de l’Union, autant dire : il n’y a rien, avec une défense européenne qui n’existe pas. François Hollande a certes toujours le soutien des Français, et nos soldats vont se sentir bien seuls en première ligne au cœur du Mali.
Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce vendredi 18 janvier