"Moralisation" de la vie publique: les Français sceptiques

Dans un sondage BVA de vendredi, 53% des personnes interrogées pensent que la publication du patrimoine des ministres et des parlementaires est une manière de détourner l'attention face à l'affaire Cahuzac. - -
François Hollande a beau tenter de restaurer la confiance, le projet défendu mercredi par le chef de l'Etat devra encore faire ses preuves auprès des Français. Une majorité de 57% de Français estime ainsi que les mesures annoncées par François Hollande pour "moraliser" la vie politique ne seront pas efficaces pour "assurer la transparence de la République", 66% qu'elles n'empêcheront pas la réédition d'affaires comme l'affaire Cahuzac, 67% qu'elles seront impuissantes à "réduire la fraude fiscale", 80% qu'elles ne suffiront pas à "mettre fin aux paradis fiscaux".
53% pense que la publication des patrimoines est une diversion
Néanmoins, 61% se déclarent personnellement favorables à la publication des patrimoines des ministres et parlementaires (28% y sont "tout à fait favorables" et 33% "plutôt favorables"). 38% se disent hostiles à cette mesure, 30% y étant "plutôt opposés" et 8% seulement "tout à fait opposés". 1% ne se prononce pas.
Les sympathisants de gauche y sont beaucoup plus favorables (81%) que ceux de droite (44% de favorables, 56% d'hostiles).
Mais une courte majorité (53%) pense que la publication des patrimoines a avant tout pour objectif de "détourner l'attention de l'affaire Cahuzac", 46% jugeant au contraire qu'elle vise d'abord à "empêcher qu'une affaire comme celle-là ne puisse se reproduire".
59% contre l'austérité et 71% contre l'endettement
Par ailleurs, 59% des sondés estiment que le gouvernement "mène une politique d'austérité". Ils sont plus nombreux à le penser chez les sympathisants de gauche (65%) que chez ceux de droite (54%). 39% ne sont pas d'accord avec une telle affirmation, 2% n'ont pas d'opinion.
Pour 71% des personnes interrogées, "malgré la crise, la France doit coûte que coûte éviter d'accroître son endettement et son déficit", alors que seuls 27% jugent que "face à l'ampleur de la crise, la réduction du déficit et de l'endettement de la France n'est pas une priorité". 2% ne savent pas de laquelle des deux opinions ils sont le plus proche.
Sondage réalisé les 11 et 12 avril auprès d'un échantillon représentatif de 1.223 Français de 18 ans au moins, recrutés par téléphone et interrogés par internet.
À LIRE AUSSI:
>> Qui a déclaré quoi? Notre infographie
>> Patrimoine: les pépites des déclarations des élus
>> Austérité: François Hollande est-il est allé trop loin?