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Politique

Six ministres pressentis pour remplacer Manuel Valls à Matignon

Une sortie de Conseil des ministres en 2015. On aperçoit notamment Manuel Valls, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Yves Le Drian

Une sortie de Conseil des ministres en 2015. On aperçoit notamment Manuel Valls, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Yves Le Drian - ALAIN JOCARD - AFP

Manuel Valls doit annoncer sa candidature ce lundi à 18h30. Il vit donc ses dernières heures comme Premier ministre. Pour le remplacer à ce poste, plusieurs noms reviennent avec insistance.

Le Premier ministre, Manuel Valls, doit annoncer sa candidature et renoncer à sa charge ce lundi à 18h30 depuis son fief d'Evry.

Alors qu’il vient à peine de rentrer d’Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, où il a assisté à une conférence internationale sur la préservation du patrimoine culturel, François Hollande a donc retrouvé sur son bureau un dossier à traiter urgemment: le remplacement de Manuel Valls. Quelques noms reviennent avec insistance. Tous figurent dans l'actuel gouvernement pour éviter tout tâtonnement. 

> Jean-Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve, en position de favoris

Il y a d’abord celui de Jean-Yves Le Drian, jusqu’à présent inamovible ministre de la Défense et président du conseil régional de Bretagne. Il a pour lui d’être respecté sur sa gauche comme sur sa droite. Mais le concernant, il existe un double problème. Tout d’abord, il a confié à des proches ne pas être intéressé par la fonction, il y a quelques jours. De plus, il s’est rapproché de Manuel Valls, ces dernières semaines.

On évoque ensuite l’option Bernard Cazeneuve. Très fidèle au chef de l’Etat, il a dirigé la place Beauvau depuis deux ans dans un contexte très lourd. Avant son expérience de ministre de l’Intérieur, il a aussi connu celle de ministre du Budget. Deux portefeuilles-clés qui en font un postulant sérieux à Matignon. Mais l’équation se complique sous un autre aspect: changer de ministre de l’Intérieur alors que la menace terroriste sur le pays n’a pas baissé a quelque chose de piégeux.

> Marisol Touraine et Michel Sapin en embuscade

Et si à ces deux hommes, on préférait une femme? Marisol Touraine est aussi dans les petits papiers de François Hollande envers lequel elle n’a jamais oublié de témoigner son soutien. Comme le souligne un de ses proches dans le journal L’Opinion, Marisol Touraine permettrait à "Le Drian et Cazeneuve de rester en place" et elle n’a "plus de gros dossiers" à son menu. Son profil de ministre des Affaires sociales et de la Santé intervient aussi dans le calcul pour une gauche gouvernementale soucieuse de défendre son bilan et de se refaire en s’opposant au programme très libéral de François Fillon.

Michel Sapin fait également partie de la liste. Le ministre de l’Economie et des Finances est l’un des plus vieux compagnons de route du chef de l’Etat qu’il a connu dans les années 70 à l’ENA, au sein de la désormais célèbre promotion Voltaire. Son "orthodoxie hollandaise" n’a jamais été remise en cause et il n’a pas attendu qu’il soit candidat à la présidentielle pour montrer ostensiblement sa détestation d’Emmanuel Macron, dont le départ du gouvernement a été un coup dur porté contre l’Elysée.

> Encore deux outsiders

Au chapitre des fidèles, on trouve encore deux personnalités. Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a porté la parole du gouvernement depuis près de trois ans. Il peut se vanter d'avoir intégré la garde rapprochée de François Hollande bien avant la victoire de 2012. Il a même été le directeur de la campagne de ce dernier lors de la primaire de 2011.

Sur France Info, ce lundi matin, il la assuré: "Je suis de ceux dont on peut citer le nom". Puis sibyllin, mais visiblement agacé, il a ajouté, en parlant de lui à la troisième personne: "Stéphane Le Foll, pendant près de trois ans et demi, a été un porte-parole qui a porté la parole. Il va devenir ou redevenir un homme politique."

A ses cotés, enfin, Najat Vallaud-Belkacem est considérée comme une candidate encore possible. D'abord ministre des Droits des femmes en 2012, dénomination à laquelle elle a plus tard ajouté la "Ville, la Jeunesse et les Sports", elle est devenue en 2014 ministre de l'Education nationale. Son éventuelle désignation pour Matignon viendrait couronner ce parcours ascendant. 

Manuel Valls, en tout cas, ne sera pas impliqué dans ce processus de décision même s’il l’aurait souhaité. Dans le JDD, un proche du président de la République explique: "Le Premier ministre aimerait être associé, mais le Président ne va demander son avis à personne, et certainement pas à Valls".

EN DIRECT - Manuel Valls va déclarer sa candidature à l'élection présidentielle

Robin Verner