Réforme territoriale: les régions réunies à Toulouse

Nombre de régions, répartition des compétences entre celles-ci et les départements, il existe beaucoup d'enjeux majeurs au congrès des régions de France, qui s'ouvre ce jeudi à Toulouse.

Avant de dîner en compagnie du Premier ministre Manuel Valls jeudi à Toulouse, les régions de France se réunissent en début de journée. Au menu des discussions: réforme territoriale, notamment la carte des régions voulue par le gouvernement, refonte des compétences des collectivités mais aussi les futures élections régionales. Celles-ci devraient avoir lieu fin 2015.

Mais l'enjeu majeur de ces rencontres reste bien la nouvelle carte de France à 13 régions proposée par le gouvernement. En sous-main, ce fut d'ailleurs un enjeu des sénatoriales de la fin du mois de septembre. Mais cette carte fédère son lot d'opposants. A commencer par Nicolas Sarkozy, candidat en campagne pour la présidence de l'UMP, qui a assuré que "la carte électorale du rassemblement administratif des régions" serait supprimée "instantanément" si la droite est de retour au pouvoir en 2017.

Grandes métropoles et conseils généraux ruraux

De ce redécoupage découle la question de la compétence. Diminuer les étages administratifs et rationaliser les moyens font parties des ambitions du projet, qui induit la disparition des départements. Le projet de loi actuel renforce les compétences des régions et déleste les départements de plusieurs de leurs attributions (routes, collèges, transport scolaire) pour les confier aux régions.

Sur ce point , le gouvernement a dû donner des gages en faveurs de ceux dits "ruraux", face à la grogne des élus.

Plus largement se joue donc à Toulouse, puis dans les débats qui se dérouleront à l'Assemblée nationale et au Sénat avant la fin de l'année 2014, la question du pouvoir octroyé à chaque région alors que se lancent l'intercommunalité et de "grandes métropoles" comme à Lyon. 

Parmi les thèmes évoqués, la question d'adaptation de certaines lois à des critères locaux ou la question d'une éventuelle fiscalité propre, énumère France 3 Midi-Pyrénées. Bref, les régions pourraient devenir un contre-pouvoir potentiel au(x) gouvernement(s).

Ça coince entre l'Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne

Localement, certaines région actuelles ont du mal à se projeter dans une fusion avec leur voisine. En Alsace et en Lorraine, qui doivent devenir un grand tout avec la Champagne-Ardenne, on dénonce les "difficultés à créer une synergie dans cette situation. (...) Il n'y aucune et plus d’identité régionale". L'Alsace est publiquement opposée à ce rapprochement.

"On n'a aucune considération pour nos territoires", se plaint par exemple une élue de Champagne-Ardenne, interrogée par BFMTV. Sans compter que du côté alsacien, on se montre plutôt réticent face à un ensemble jugé "trop vaste".

S.A. avec S. Zenati