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Reconstruction de Notre-Dame de Paris: comment l'exécutif compte tenir le défi des 5 ans

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48 heures après l'incendie qui a ravagé en partie Notre-Dame de Paris, le président et le Premier ministre ont annoncé un ensemble de mesures pour redonner un toit et une flèche à la cathédrale de renommée mondiale.

Un concours international d'architectes, un soutien fiscal aux dons et un projet de loi pour une souscription nationale: le Premier ministre a annoncé une série de mesures pour tenir le "défi immense" de reconstruire Notre-Dame de Paris en 5 ans lancé mardi par Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat a réuni ce mercredi à l'Elysée plusieurs ministres et personnalités pour le "lancement de la reconstruction" qu'il veut voir achevée en 5 ans, un délai jugé "réalisable" par plusieurs participants, même s'il est considéré comme trop courts par certains experts extérieurs. 

Cet objectif marque "la volonté de porter un projet ambitieux pour montrer que cette reconstruction est un impératif collectif", a justifié Edouard Philippe alors qu'on lui faisait remarquer que la date visée coïncide avec l'échéance des Jeux Olympiques de 2024.

Un général chargé de la reconstruction 

Emmanuel Macron a nommé un représentant spécial en charge de la reconstruction de Notre-Dame de Paris, le général Jean-Louis Georgelin. Ce dernier commencera son travail dès jeudi, a précisé l'Elysée dans un communiqué. Il s’appuiera sur l’ensemble des ministères mobilisés et en particulier le ministère de la Culture.

Un concours international d'architectes

Un concours international d'architectes va être lancé pour la reconstruction de la flèche. Emmanuel Macron a déclaré lors de la réunion que la question était "ouverte" sur la manière de remplacer la flèche effondrée, a rapporté Stéphane Bern, chargé de mission sur le patrimoine auprès du président. 

Celle-ci ne faisant pas partie de la cathédrale d’origine, le président de la République souhaite qu’une réflexion soit menée et qu’un geste architectural contemporain puisse être envisagé.

Il devra "trancher la question de savoir s'il faut reconstruire une flèche, s'il faut la reconstruire dans les mêmes conditions, à l'identique" de celle imaginée par Eugène Viollet-le-Duc au XIXe siècle, "ou s'il faut (...) se doter d'une nouvelle flèche adaptée aux techniques et enjeux de notre époque", a dit Edouard Philippe. Mais reconstruire la cathédrale sans sa flèche serait "l'amputer", a estimé l'arrière-arrière petit-fils de l'architecte.

Former des jeunes aux métiers d'art

Lors de cette réunion, le chef de l'État a souhaité que ce projet associe l’ensemble des Français, à travers entreprises, artistes et métiers d’arts de toutes les régions de France. Les "Chantiers de France" seront lancés afin de former des milliers de jeunes à ces métiers et ainsi pallier au potentiel manque de main d'oeuvre qualifiée.

"Pour le chantier de reconstruction, il faudrait que dès septembre nous recrutions en apprentissage 100 tailleurs de pierre, 150 charpentiers et 200 couvreurs", a estimé Jean-Claude Bellanger, interrogé mardi à l'issue d'une rencontre avec la ministre du Travail Muriel Pénicaud pour préparer le Conseil des ministres de mercredi.

  • La difficulté, "c'est que ces métiers manuels sont peu valorisés et attirent peu. On a les entreprises qui ont les compétences pour la reconstruction mais on a un manque cruel de jeunes sur ces métiers", a ajouté le responsable de ces centres d'apprentissage.

Une réduction fiscale jusqu'à 75% pour les dons

Le Premier ministre a annoncé un projet de loi pour donner un "cadre légal" à ces dons, avec en particulier une réduction fiscale dérogatoire de 75% pour ceux de particuliers jusqu'à 1.000 euros, contre 66% au-delà de cette somme, tandis que "les entreprises bénéficieront des réductions d'impôts, dites de mécénat, dans les conditions actuelles".

Connaît-on le coût total du chantier de reconstruction du monument historique le plus visité en Europe? "Non", a laconiquement répondu Edouard Philippe, ce mercredi.

Jeanne Bulant