Polémique autour des conférences rémunérées des élus

Pour sa participation à une conférence à Brazzaville au Congo, le président de l'UMP, Jean-François Copé, aurait perçu 30 000 euros. - -
De l'argent contre une conférence. Ça s'appelle familièrement faire « un ménage » et c'est une pratique à laquelle s'adonnent de plus en plus d'hommes politiques français. Rien dans la loi n'interdit en effet la participation de dirigeants politiques à des conférences contre rémunération. Anciens chefs d'État ou de gouvernement ne s'en privent pas, comme Nicolas Sarkozy ou encore le socialiste Michel Rocard. Des élus en cours de mandat le font également : François Fillon, Jean-Pierre Raffarin ou encore Jean-François Copé. Mais cette pratique ne plaît pas à tous.
La gauche dénonce les 30 000€ de Copé
C'est par le président de l'UMP que le scandale est arrivé. Le Journal Du Dimanche l'a épinglé pour une conférence organisée par le magazine Forbes, à Brazzaville au Congo. Une prestation qui lui aurait rapporté 30 000 euros, d'après les prix habituellement pratiqués pour un politique de son envergure. La direction de l'UMP affirme que le chiffre de 30 000 euros « n'est basé sur rien », mais ne dément pas la participation de Jean-François Copé à cette conférence. Reste que cette escapade en Afrique ne plait pas à tout le monde. Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, a dénoncé dimanche la « politique business » et le « mélange des genres » pratiqués par Jean-François Copé.
« Derrière, les grandes entreprises cherchent des soutiens »
Pour François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, les conférences à plusieurs milliers d’euros doivent être abolies pour les élus de la République en activité. « Les parlementaires ne devraient pas cumuler d’autres activités lucratives privées à côté de leur mandat parlementaire pour qu’ils gardent leur indépendance. On sait bien que derrière les conseils et les conférences, en réalité, il y a souvent de grandes entreprises, parfois étrangères, qui cherchent à avoir des personnes qui soutiennent leurs intérêts privés dans le champ politique ».
« Une interdiction, ce serait le retour des soviets »
De son côté, Jacques Myard, député UMP des Yvelines, est particulièrement remonté contre la gauche et les critiques qu’elle formule à l’égard de Jean-François Copé et qui lui rappellent des pratiques d’une autre époque. « C’est un non-sens de vouloir interdire cela. Un élu peut très bien avoir des activités en dehors de son mandat d’élu. La seule question qui se pose c’est la déclaration dans ses revenus. Mais interdire, ça dénote de la part des gens qui sont pour, véritablement une sorte de caporalisation de la vie publique, une sorte d’interdiction de la part des gauchistes décadents. C’est le retour des soviets, ça n’a aucun sens ».