"RN, macronistes et LR se sont alliés": la gauche fustige le rejet de la partie "recettes" du budget remaniée

"Les macronistes et l’extrême droite main dans la main pour voter contre la première partie du budget", dénonce sur X Mathilde Panot, cheffe de file des insoumis à l'Assemblée. Les députés ont rejeté ce samedi 19 octobre la partie "recettes" du budget 2025, qu'elle avait largement modifiée par rapport à la copie du gouvernement au fil de votes d'alliances à géométrie variable. Finalement, le résultat final n'a pas obtenu de majorité et a été rejeté.
En tout, près de 200 amendements avaient été adoptés, bouleversant considérablement l'équilibre financier du texte. Modifications finalement toutes balayées par un vote final négatif, par 29 voix contre 22, le Rassemblement national se retrouvant avec la droite et le centre dans le camp du rejet. Seuls les groupes du Nouveau front populaire ont voté "pour" la version du texte élaborée en commission.
Depuis le début des débats ce mercredi, souvent à l'initiative, les députés de gauche ont réussi à faire adopter - au gré de votes notamment du groupe Les Démocrates ou du Rassemblement national - de nombreuses mesures fiscales qui, selon eux, rapportaient 60 milliards de recettes à l'État par rapport au texte initial.
"Assurance-vie Marine Le Pen"
"Nous avons gagné des majorités sur tous ces amendements qui rapportaient 60 milliards de recettes à l’Etat. Le Rassemblement national comme d’habitude sauve la politique de Macron et les riches en préférant faire payer le peuple, les services publics, les malades, les retraités...", écrit Mathilde Panot.
Le groupe fustige d'ailleurs sur le même réseau social ce vote. "Emmanuel Macron et Michel Barnier peuvent remercier leur assurance-vie Marine Le Pen. Le RN est l'ennemi des Français", écrit-il.
"C"est la politique qui a été demandée, au nom de la souveraineté du peuple, qui a été votée dans cette commission. Pourtant à la fin, RN, Macronistes et LR se sont alliés pour voter contre ce budget", ajoute l'insoumis Louis Boyard.
Même son de cloche chez l'ancienne membre de la France insoumise Danielle Simonnet, qui estime que "le gouvernement illégitime a échoué à imposer son projet d'austérité poursuivant les cadeaux aux riches et aux grandes entreprises".
De nouveaux débats dans l'hémicycle
Pourtant, les élus de gauche veulent voir en ces votes en commission un signe d'espoir. "Maintenant, la bataille doit se poursuivre en hémicycle où c'est le texte initial qui est de nouveau débattu", poursuit Danielle Simonnet.
"Les débats reprendront dans l’hémicycle. Nous les battrons à nouveau. La souveraineté du peuple doit être respectée", lance Louis Boyard.
"Un budget plus juste est possible! Le pouvoir est au Parlement", abonde dans le même sens le socialiste Boris Vallaud.
Eva Sas, élue écologiste à l'Assemblée nationale, salue de son côté un budget qui "va dans le sens d'une plus grande justice fiscale et redonne des marges de manœuvre à la France pour consolider ses services publics et financer la lutte contre le dérèglement climatique et la protection des Français contre ses conséquences".
Le texte initial débattu
Les membres de la commission avaient notamment accru la fiscalité sur les super profits, les super dividendes, renforcé la taxe sur les rachats d'actions, doublé la contribution exceptionnelle des grandes entreprises de transport maritime ou réduit le périmètre du Crédit impôt recherche.
C'est toutefois sur la base du texte initial de cette partie "recettes" du projet de loi de finances du gouvernement que le débat reprendra dans l'hémicycle la semaine prochaine.