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Parlement

"Quelque chose de grave": l'appel au calme de Braun-Pivet après les bras d'honneur de Dupond-Moretti à l'Assemblée

La présidente de l'Assemblée nationale Yael Braun-Pivet à l'Assemblée nationale à Paris, le 17 février 2023

La présidente de l'Assemblée nationale Yael Braun-Pivet à l'Assemblée nationale à Paris, le 17 février 2023 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le garde des Sceaux a avoué avoir fait deux bras d'honneur en direction du président du groupe LR à l'Assemblée. Il a finalement présenter ses "excuses" à Olivier Marleix tout comme à "la représentation nationale".

"J'attends du gouvernement qu'il soit respectueux de l'institution que je préside". Invitée sur franceinfo ce mercredi matin, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet n'a pas minimisé l'incident ayant eu lieu au palais Bourbon ce mardi. En plein hémicycle, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a avoué avoir fait deux bras d'honneur en direction d'Olivier Marleix, le président du groupe LR.

"Je lui ai dit que si les faits dont on parlait étaient avérés, c'était quelque chose de grave", a affirmé Yaël Braun-Pivet.

"Je lui ai dit qu'il fallait qu'il s'excuse auprès de l'institution, des parlementaires dans leur ensemble, de la présidente et si ce geste était adressé à un parlementaire, des excuses auprès de ce parlementaire", a-t-elle complété.

Échanges avec la Première ministre

En effet, selon Éric Dupond-Moretti, ces gestes n'étaient pas directement adressés à Olivier Marleix mais "à la présomption d'innocence" puisqu'il les a mimés au moment où le député évoquait les "mises en examen de membres du gouvernement". L'ancien avocat a été mis en examen pour prise illégale d'intérêts par les magistrats de la Cour de la justice de la République.

"S'ils avaient été commis par un député, nul doute que ces gestes auraient entraîné une sanction lourde", a déploré ce mardi soir Olivier Marleix.

Ce à quoi Yaël Braun-Pivet a rétorqué qu'il n'était pas en son pouvoir de prononcer des sanctions, justement car Éric Dupond-Moretti est membre du gouvernement. Toutefois, la présidente de l'Assemblée nationale a affirmé s'être entretenue avec Élisabeth Borne à ce propos.

"J'attends du gouvernement qu'il soit respectueux de l'institution que je préside", a-t-elle lancé.

"Nous regarderons ce qu'il y aura lieu de faire", a néanmoins dit Yaël Braun-Pivet. Elle a demandé à pouvoir visionner les enregistrements de l'hémicycle pour "voir quelle était la matérialité des faits", précisant qu'Olivier Marleix pourrait également y accéder. Plusieurs députés ont demandé la démission du ministre de la Justice.

Les tensions de la société "se retrouvent à l'Assemblée"

"On assiste à des débats très vifs, intenses, parce qu'à l'Assemblée nationale sont représentées toutes les forces politiques de notre pays, donc la tension qui existe dans la société va se retrouver normalement à l'Assemblée nationale", détaille Yaël Braun-Pivet.

Elle déplore ainsi les "débordements de la part des députés", regrettant que "parfois ces débordements peuvent aussi intervenir de la part du gouvernement".

"Il faut que tout le monde retrouve son calme", ajoute-t-elle.

"Il faut que nous arrivions à avoir des débats qui soient respectueux de chacun, respectueux de ses interlocuteurs mais avant tout des Français qui nous ont élus ou, quand on est ministre de la République, des Français que l'on gouverne", a conclu Yaël Braun-Pivet.

Salomé Robles