"Pas une voix aux fachos": à l'Assemblée, des députés refusent de serrer la main du benjamin RN

Le cérémonial est rodé. Lors du vote pour la présidence de l'Assemblée, ce jeudi 18 juillet, les députés montent un à un à la tribune, par ordre alphabétique, pour mettre leur bulletin dans l'urne. À chaque fois en croisant, selon le protocole, le plus jeune député de l'hémicycle qui veille au bon glissement de chaque bulletin dans l'urne.
À 22 ans, c'est un parlementaire du Rassemblement national, Flavien Termet, élu de la 1re circonscription des Ardennes, qui occupe le poste. Plusieurs députés - notamment insoumis et écologistes - ont toutefois refusé de serrer la main au député, contrairement à la plupart des parlementaires.
"Je ne serre pas la main des députés du Rassemblement national en dehors de l'hémicycle, donc je ne vois pas pourquoi je le ferai", a défendu Antoine Léaument auprès de BFMTV.
Le député insoumis affirme n'avoir "pas non plus apprécié" les propos introductifs du doyen de l'Assemblée, José Gonzalez, qui en a remis "encore une couche sur l'Algérie française". Dans son discours, l'élu RN s'est décrit comme un "Français né sous le soleil d'un autre continent qui a appris, par son déchirant déracinement, le sens du mot patrie".
Le chifoumi d'un député LFI
Le jeune mélenchoniste Louis Boyard n'a non plus pas souhaité échanger une poignée de main avec le benjamin RN. "On ne serre pas à la main à l’extrême droite. Jamais", a-t-il déclaré sur X (ex-Twitter), séquence à l'appui.
"Pas une voix aux fachos", a renchéri sur le réseau social l'insoumis Thomas Portes. Son collègue François Piquemal s'est lui fendu d'"un pierre feuille ciseau" en place et lieu d'un serrage de main. "Dans les urnes comme au pierre feuille ciseau, à la fin c’est le NFP qui gagne", s'en est-il amusé sur ses réseaux.
Mais la gauche n'a pas été la seule à esquiver ce geste. La ministre démissionnaire Agnès Pannier-Runacher, qui fait partie de l'aile gauche du parti macroniste, s'est elle aussi abstenue.