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Parlement

Le discours de Felipe VI chaleureusement applaudi à l'Assemblée nationale

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En visite d'Etat en France, le roi d'Espagne a prononcé en français un discours très applaudi par les députés à l'Assemblée nationale mercredi, même si les bancs n'étaient pas complètement garnis. Avant Felipe VI, le dernier chef d'Etat à s'être exprimé dans l'hémicycle était le président italien en 2012.

Pour sa première visite d'Etat depuis son accession au trône il y a près d'un an, le roi d'Espagne Felipe VI a droit à tous les honneurs. Après une cérémonie à l'Arc de triomphe et un dîner à l'Elysée mardi, le roi Felipe et la reine Letizia étaient attendus à l'Assemblée nationale mercredi, où le roi a tenu un discours dans l'hémicycle, 20 ans après son père. Ce discours d'une vingtaine de minutes était le point d'orgue de sa visite en France.

"Sans la France, il n'y a pas d'Europe. Sans une France sûre d'elle-même, fidèle à ses valeurs et déterminée à les défendre, l'Europe et le monde perdraient une référence très précieuse", a déclaré Felipe VI, en français. Il a insisté dans son discours sur les liens qui unissent les deux pays et les combats partagés en matières d'économie ou de lutte contre le terrorisme

"Ne pas faillir dans notre combat pour lutter contre le chômage"

Felipe VI a souligné que "les Espagnols savent très bien ce que les Français ont ressenti et ressentent encore, car pendant des décennies nous avons subi et combattu le terrorisme et, grâce à votre aide, nous l'avons vaincu", dans une allusion à l'ETA. Felipe VI a appelé à ne "pas faillir dans notre combat pour lutter contre le chômage et réduire les inégalités", une dizaine de jours après la spectaculaire percée du parti anti-austérité Podemos aux municipales espagnoles.

Le gouvernement, à commencer par Manuel Valls, né en Espagne, mais aussi les anciens Premiers ministres Edouard Balladur, François Fillon, Jean-Marc Ayrault ou la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, elle aussi née en Espagne, étaient notamment présents dans l'hémicycle, près du roi et de son épouse Letizia. Le discours du souverain dans l'hémicycle du Palais-Bourbon fait écho à celui de son père, en 1993.

Pas de roi à l'Assemblé depuis 1996

Juan Carlos avait été le premier monarque étranger à s'exprimer devant les députés, et le premier chef d'Etat ou de gouvernement étranger à le faire sous la Vème République, à l'invitation de Philippe Séguin (RPR), alors président de l'Assemblée.

Avant Felipe VI, le dernier chef d'Etat à s'être exprimé dans l'hémicycle était le président italien Giorgio Napolitano en 2012, le dernier monarque fut le roi du Maroc Hassan II en 1996.

Claude Bartolone en español

Sachant probablement que le roi s'exprimerait dans la langue de Molière, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a conclu son discours liminaire d'une dizaine de minutes en espagnol. Mais si Felipe s'est montré à l'aise en français, les quelques mots de Claude Bartolone dans la langue de Cervantes étaient un peu plus poussifs.

Cette visite a été largement commentée sur Twitter par les députés.

Le souverain espagnol, qui a cité Cervantès dans son discours, a conclu par les mots d'Antoine de Saint-Exupéry: "Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction".

Si l'hémicycle n'était pas au complet, le roi a néanmoins été longuement et chaleureusement applaudi.