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"C'est contraire à mes valeurs", "ça me gêne": des députés de la coalition présidentielle s'opposent à la suppression de deux jours fériés

Violette Spillebout à Lille le 25 février 2022.

Violette Spillebout à Lille le 25 février 2022. - FRANCOIS LO PRESTI - AFP

Interrogée sur la suppression de deux jours fériés dans le cadre du plan budgétaire de François Bayrou, la députée Violette Spillebout a estimé que cette mesure était "contraire à (ses) valeurs", ce mercredi 13 août. Richard Ramos s'est de son côté dit "gêné" par cette proposition.

La suppression de deux jours fériés, proposée par François Bayrou pour réduire le déficit public, n'est pas appréciée de tous les parlementaires du camp macroniste. C'est même "un très mauvais signe du gouvernement", pour la députée macroniste Violette Spillebout qui parle d'une mesure "contraire à (ses) valeurs".

"Je ne défends pas une mesure de suppression de jours fériés, je suis contre cette suppression de jours fériés. C'est extrêmement clair parce que c'est contraire à mes valeurs", a déclaré l'élue du Nord sur Europe 1 ce mercredi 13 août.

Même opposition exprimée par Richard Ramos, député MoDem du Loiret. "Je suis contre qu'on pique deux jours aux travailleurs, il faut piquer aux feignants, il y a pleins de gens qui pourraient travailler qui ne travaillent pas et c'est insupportable, ceux là il faut les mettre au travail" a-t-il déclaré sur BFMTV mardi. "Ca me gêne".

"Un très mauvais signe"

Le Premier ministre a pourtant invité syndicats et patronat à engager dès la rentrée une négociation visant à retirer le "caractère férié de deux jours" - qui pourraient être le lundi de Pâques et le 8-Mai - afin d'abonder le budget de l'Etat de plus de 4 milliards d'euros dès l'an prochain.

"On a besoin de faire rentrer de l'argent dans les caisses, mais ça veut dire qu'il faut remettre plus de personnes à l'emploi", a objecté Violette Spillebout, pour qui "ce n'est pas sur les travailleurs qu'il faut faire peser l'effort national".

"Ces jours fériés, c'est un très mauvais signe du gouvernement, parce que c'est comme une marque de défiance envers ceux qui paient le plus aujourd'hui. C'est vrai que ça me révolte", a-t-elle ajouté.

Une nouvelle réforme de l'assurance chômage

Pour faire des économies, la députée du groupe Ensemble pour la République a défendu, à l'instar de son leader Gabriel Attal, une nouvelle réforme de l'assurance chômage "qui rende encore plus contraignante l'accès aux indemnités et accompagne encore plus fortement (...) vers le retour à l'emploi".

Sur ce sujet, l'ex-socialiste désormais proche de Gérald Darmanin est sur la même ligne que François Bayrou, qui a demandé aux partenaires sociaux une autre négociation avec un objectif de 2 à 2,5 milliards d'euros d'économies dès 2026.

"Qu'on dise aux gens qui sont au RSA pratiquement toute leur vie qu'il faut participer", a aussi plaidé Richard Ramos, qui appelle à "durcir" l'accès au chômage.

Violette Spillebout a en outre plaidé pour "un effort supplémentaire" et "temporaire" de "ceux qui ne travaillent pas", en l'occurrence des retraités dont "certains qui sont très aisés sont prêts à faire l'effort (et) le disent eux-mêmes".

AV avec AFP