Parlement européen: José Bové accuse le Premier ministre marocain de tentative de corruption

José Bové était présent au rassemblement contre le rejet de boues rouges à Marseille samedi. - Boris Horvat - AFP
Après le Qatar, le Maroc? Le Parlement européen est dans la tempête après que sa vice-présidente et trois autres personnes ont été écrouées pour corruption et blanchiment d'argent en lien avec le Qatar. Peu après ces révélations, c'est le Maroc qui est dans le viseur.
Alors que des soupçons planent sur des pots-de-vin versés à des eurodéputés sur la question du Sahara occidental, José Bové a, à son tour, dénoncé une tentative de corruption dont il aurait été victime au Parlement européen dans les années 2010.
"Ce n'était pas une théière"
Au micro de France inter ce vendredi, l'ancien eurodéputé a accusé Aziz Akhannouch, l’actuel Premier ministre marocain, alors ministre de l’Agriculture, d'avoir tenté de le corrompre.
"En tant que rapporteur sur l’accord de libre-échange sur les fruits et légumes avec le Maroc, je m’étais opposé à ce projet parce qu’il était nuisible pour les producteurs marocains et européens", explique-t-il.
José Bové raconte qu'Aziz Akhannouch ne "supportait pas" son opposition à cet accord et qu'il lui a alors "proposé de (lui) amener un cadeau à Montpellier, dans un café discret".
"Ce n'était pas une théière pour boire du thé, c'est clair, c'était (de l'argent)!", dénonce-t-il.
Le Premier ministre marocain porte plainte pour diffamation
"Quand il y a des intérêts économiques colossaux qui sont en jeu, ces États font pression, et certains députés 'véreux' ont profité de cela", ajoute José Bové.
Par le biais de son avocat, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch a annoncé avoir déposé trois plaintes avec constitution de partie civile pour diffamation contre José Bové à la suite de ces accusations.
"Le Premier ministre marocain est extrêmement choqué des accusations sans fondement proférées par José Bové", affirme à franceinfo Me Olivier Baratelli.
"Ces accusations anciennes et infondées ont déjà fait l’objet d’une condamnation définitive par la 17e Chambre correctionnelle de TGI de Paris le 16 octobre 2018. C’est une mise en cause scandaleuse de son honneur et de son honnêteté", poursuit l'avocat.