On a visionné pour vous les 11 clips de campagne officiels des candidats

Les onze candidats à l'élection présidentielle. - Montage BFMTV
Ce lundi, la course à la présidentielle a franchi un nouveau cap, avec l'entrée dans la période de "campagne officielle". Désormais, les médias audiovisuels sont soumis à l'égalité stricte des temps de parole, et les téléspectateurs vont voir sur les chaînes publiques les clips de campagne des candidats.
Les drapeaux - notamment français - y sont par exemple interdits, alors qu'ils fleurissent dans les clips de campagne diffusés jusque-là par des Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan. Les hymnes nationaux sont aussi bannis.
Autant de mesures qui visent à éviter une surenchère nationaliste ou même la possibilité d'utiliser de manière négative une bannière étrangère par exemple. Entre la publication des règles du CSA cette année et le début de la diffusion des clips, ce lundi, les équipes n'ont eu que quelques jours pour tourner, et certaines sont encore en plein travail. Plusieurs prétendants à l'Elysée ont choisi de ne pas se limiter aux deux vidéos qui leur ont été réclamées - l'une d'un format de 3 minutes 30, l'autre d'un format d'1 minute 30 - et en ont préparé toute une série, qui sera diffusée au fur et à mesure.
Benoît Hamon prend de la hauteur
La vidéo réalisée par l'équipe du candidat socialiste a tout d'un court-métrage. Rythmée par la voix off du candidat et une musique de fond, elle multiplie les images de Benoît Hamon au milieu de ses soutiens, à la rencontre d'électeurs, lors de déplacements publics. "Je connais la France et je sais qui vous êtes", déclare le socialiste, qui ne s'exprime pas face à la caméra. Il promet de rassembler les Français dans leur diversité et de "transformer le réel".
Jean-Luc Mélenchon met le paquet
Le clip du candidat de la France insoumise, également très travaillé, présente les mêmes caractéristiques que celui de Benoît Hamon: voix off, multiplication des images de partisans et de manifestants, musique de fond, et ne lésine pas sur les effets, avec notamment des ralentis. Jean-Luc Mélenchon défend une "société bienveillante et douce" et apparaît ensuite face caméra pour évoquer ses propositions phares, parmi lesquelles l'instauration d'une 6e République. Son équipe a prévu pas moins de 18 vidéos au total, conçues avec l'aide d'un réalisateur travaillant pour le cinéma et la télévision.
Jacques Cheminade, David contre Goliath
Jacques Cheminade, lui, a choisi de ne s'encombrer d'aucune fioriture. Il apparaît face à la caméra, sans musique, pour promettre de ne pas "faire comme les autres candidats". Sa prestation, très axée sur l'économie, repose notamment sur la dénonciation de la "finance sans foi ni loi". Le candidat entend montrer aux Français "comment les David peuvent battre les Goliath".
Nathalie Arthaud ressort les vieilles recettes
La candidate de Lutte ouvrière est la première à avoir publié son clip sur YouTube. Elle aussi a fait le choix de la simplicité: sur un fond rouge, sans musique, elle s'adresse à tous les travailleurs, "ouvriers, employés, caissières, nous qui faisons tourner l'économie, vivre la société". Elle convoque le célèbre "travailleuses, travailleurs" pour s'en prendre au "grand capital" et se démarquer des autres candidats. "Quel que soit l'élu, il fera la politique dictée par le capitalisme", regrette Nathalie Arthaud.
Philippe Poutou, le pari de l'humour
Déjà remarqué lors du débat à onze pour son franc-parler et sa tenue décontractée, Philippe Poutou a décidé de se différencier à nouveau de ses compétiteurs. Sa vidéo, diffusée et très partagée sur les réseaux sociaux, propose une parodie de l'émission On n'est pas couché, dans laquelle il est passé à plusieurs reprises, et a dénoncé le "mépris" des chroniqueurs à son égard. Le candidat n'a le temps de formuler qu'une seule proposition dans cette vidéo, puisque ses hôtes lui coupent sans cesse la parole et partent dans un fou rire lorsqu'une animatrice formule mal sa question.
Contactée par BFMTV.com, l'équipe de campagne du candidat explique qu'une dizaine de vidéos au total seront diffusées, conçues comme une série, dont certaines sont en cours de tournage. Plusieurs thèmes seront abordés, parmi lesquels le sexisme et les licenciements, mais aussi la place de la jeunesse.
Marine Le Pen cible Fillon et Macron
La candidate du Front national, qui avait publié en février un clip de campagne très travaillé, en musique et centré autour de sa personnalité, a opté cette fois pour une vidéo plus classique. Elle fait face à la caméra, sur un fond bleu, et évoque essentiellement les questions économiques et sociales, comme le pouvoir d'achat, notamment des retraités, mais aussi le handicap. Elle dévoile son plan d'économie pour la France et s'en prend aussi "aux deux derniers quinquennats, ceux de Messieurs Fillon et Macron", ses principaux adversaires dans les sondages. "Je mène ma campagne au nom du peuple", rappelle Marine Le Pen, qui a choisi ces derniers mots pour slogan.
Jean Lassalle, candidat "pour la paix"
Sur un fond noir et face à la caméra, Jean Lassalle a lui aussi fait le pari de la sobriété pour ce clip de campagne. "Nous devons léguer à nos enfants un monde en paix", clame le candidat, qui propose notamment le retrait des troupes françaises sur le terrain à l'étranger, pour remplacer cette présence militaire par un travail "diplomatique d'envergure". Evoquant aussi son projet sur l'éducation et l'emploi, le candidat promet l'"égalité des chances".
Emmanuel Macron, un clip en marche
Pour faire coïncider la vidéo avec le nom de son mouvement, on marche beaucoup dans le clip de campagne d'Emmanuel Macron. Sur fond d'images alliant la vision de vignobles surplombés par un clocher au crépuscule et déambulation dans une métropole, Emmanuel Macron évoque les mesures qu'il préconise pour le monde du travail. Omniprésente à l'image, l'idée du mouvement est aussi récurrente dans le discours du candidat: "Faire avancer les choses avec tout le monde et pour tout le monde pour remettre la France sur le chemin du progrès et l'Europe sur ses rails", déclare notamment Emmanuel Macron.
François Fillon, le programme avant tout
François Fillon a, lui, choisi de s'adresser aux téléspectateurs sur un fond gris-bleu et dans un environnement des plus éthérés. La mise en scène fait la part belle aux plans de coupe et aux ralentis au moment de pourfendre la "bureaucratie", et de vanter les bienfaits de la "liberté" contre "le chômage". Dans son clip comme dans sa campagne, le candidat François Fillon semble vouloir s'effacer derrière son programme qu'il décrit comme "précis et solide" dans la vidéo.
Nicolas Dupont-Aignan, l'amour de la France
Le candidat de "Debout la France" a également opté pour le minimalisme. Il évolue devant un fond immuable où l'on devine des arbres moutonner sous un ciel bleu. C'est dans ce décor qu'il pose deux questions aux électeurs: "Voulez-vous en reprendre pour cinq ans avec ceux qui n'ont pas tenu leurs promesses quand ils étaient ministres ou Premier ministre?" ou désigner le quel des candidats proposant "comme (lui), une autre politique sera capable de rassembler"? Le plan-séquence prend ensuite fin pour montrer la main de Nicolas Dupont-Aignan tracer "J'aime la France!" sur une feuille blanche.
François Asselineau, priorité au Frexit
François Asselineau, candidat de l'Union populaire républicaine (UPR), consacre son clip de campagne à son cheval de bataille: la sortie de l'Union européenne et de l'Otan. Après une introduction rythmée accompagnée des images du meeting donné à l'occasion des 10 ans de l'UPR Porte de la Villette à Paris, le 25 mars dernier, François Asselineau déroule son argumentaire en faveur d'un "Frexit".