BFMTV
Politique

NKM et Juppé soignent leurs relations avant la primaire

Christian Estrosi, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé et Laurent Wauquiez chantent La Marseillaise à la fin d'un meeting à Bordeaux le 22 décembre 2014.

Christian Estrosi, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé et Laurent Wauquiez chantent La Marseillaise à la fin d'un meeting à Bordeaux le 22 décembre 2014. - JEAN-PIERRE MULLER - AFP

Si les candidats à la primaire de la droite et du centre évitent Alain Juppé lors de leurs séjours en Gironde, Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, dînera avec lui ce 27 mai. Elle espère se relancer...voire se tracer un avenir de cadre juppéiste en vue de la présidentielle.

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017, est en visite ce 27 mai à Bordeaux.

Rien que de très banal, de prime abord, sauf que Bordeaux est le fief d’Alain Juppé, favori dans cette même course à l’investiture. On pourrait s’attendre à ce que la prétendante malheureuse à la mairie de Paris en 2014 et le maire de Bordeaux s’évitent.

L'exception NKM

C’est en tout cas l’attitude observée par les autres candidats lors de leurs détours en Gironde: en février, Nicolas Sarkozy n’avait pas croisé son ancien ministre de la Défense apparemment en déplacement. François Fillon viendra lui dans le département le 9 juin prochain sans s’arrêter à Bordeaux. Enfin Bruno Le Maire a choisi de ne pas passer par Bordeaux. Mais pour Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé, pas question de s’ignorer, signale Le Parisien. Ils se montreront même ensemble dans l’après-midi en parcourant des yeux les étals des Epicuriales, une manifestation commerçante, puis dîneront ensemble dans la soirée.

Les entourages respectifs des deux figures du parti "Les Républicains" assurent que tout ça est bien naturel. Un proche de Nathalie Kosciusko-Morizet se borne tout juste à déclarer: "C’est bien de montrer que la primaire, ce n’est pas la guerre".

Une sympathie intéressée

Simple rencontre entre gens civilisés, entre militants d’un même camp? Ce n’est pas l’avis des partisans de Bruno Le Maire. L’un d’entre eux y voit malice, et salue le coup tactique porté dans la campagne par l’ancienne maire de Longjumeau à la peine pour réunir les vingt parrainages de parlementaires nécessaires pour se présenter à la primaire: "Si elle n’obtient pas ses parrainages, elle pourrait rallier le camp Juppé, et si elle arrive à concourir, elle rejoindra son équipe pour le second tour." 

Et accessoirement, s’afficher aux côtés de l’ex-Premier ministre de Jacques Chirac est une bonne manière d’entrer dans les petits papiers des députés et sénateurs juppéistes afin, éventuellement, de décrocher leur parrainage.

Sympathie personnelle, manœuvre stratégique ou les deux, la tentative de rapprochement a bien commencé. Dans un entretien accordé à Sud Ouest, Nathalie Kosciusko-Morizet prend soin de détacher Alain Juppé du peloton de ses adversaires lorsqu’on l’interroge sur le risque de voir la primaire se transformer en un "entre-soi" constitué par Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire et Alain Juppé: "Ce risque existe", répond-elle. Et ce ne serait une chance ni pour la primaire, ni pour l’alternance. Alain Juppé n’est pas dans cette logique."

R.V