Nathalie Loiseau à l'origine de la suppression de l'ENA?

Nathalie Loiseau et Emmanuel Macron au Parlement européen le 17 avril 2018. - Frederick Florin - AFP
Une ex-directrice de l'ENA qui ferme l'ENA? Parmi les mesures qu'Emmanuel Macron avait prévu d'annoncer lundi figure la fermeture de l'École Nationale de l'Administration (ENA), lieu iconique de formation des hauts-fonctionnaires français et d'une bonne partie de la classe politique.
Le président de la République aurait été en partie incité à cette décision par Nathalie Loiseau, tête de liste LaRem aux européennes, ex-ministre des Affaires Européennes, et surtout ex-directrice de l'ENA, de 2012 à 2017, rapporte L'Opinion.
Critique des "conservatismes"
"Je souhaite accentuer la diversité des talents en réformant les concours, la composition du jury et nos critères de recrutement", avait-elle déclaré au Figaro Madame, à la suite de sa nomination en 2012, à la tête de l'école.
Mais elle semble avoir quitté l'institution amère. Ainsi dès son arrivée au gouvernement, elle aurait plaidé pour une réforme de cette école, rapporte L'Opinion, critiquant "les conservatismes" de l'institution.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, s'est également clairement positionné, et à plusieurs reprises, pour la fermeture de l'ENA. Alors en campagne pour la primaire de la droite, il avait déclaré dans Le Parisien:
"Il est temps de supprimer l'ENA. Elle a rempli son office pendant des années, formé des fonctionnaires de grande qualité. Mais nous entrons dans un monde nouveau: celui des entrepreneurs, de la créativité, de l'innovation".
Macron ne sort pas "du moule"
Ces sons de cloche ont-ils modifié l'opinion d'Emmanuel Macron sur cette institution, dont il est sorti en 2004? Lors de la campagne présidentielle en 2017, alors candidat, il s'était défendu de sortir "du moule" de l'ENA, refusant d'attaquer ce qu'il considère comme "une école de la République".
"Avant que ce soit l'ENA, c'était quoi? C'était le recrutement par copinage, par concours de bonnes manières, parce qu'on avait un parent ou un cousin qui était déjà dans la fonction publique. Moi, je préfère les concours de la République, ils sont méritocratiques", avait considéré Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat a changé de cap dans son allocution non diffusée de cette semaine, déclarant souhaiter recréer l'élite française: "C’est pourquoi nous changerons la formation, la sélection, les carrières en supprimant l’ENA et plusieurs autres structures pour en rebâtir l’organisation profonde", a-t-il précisé.