Municipales 2026: d'après une étude, 42% des maires sortants veulent se représenter malgré les difficultés

Maire de France et son écharpe d'élu (photo d'illustration) - Ludovic MARIN / AFP
Le nombre de maires ayant l'intention de se représenter en 2026 ne révèle pas de crise des vocations à un an de l'échéance, même si les élus des petites communes apparaissent comme les plus réticents, selon une enquête présentée ce mardi 8 avril.
Selon cette enquête sur "les intentions des maires sortants" réalisée auprès de plus de 5.000 maires, 42% des sortants souhaitent se représenter en mars 2026, un taux "conforme aux mandats précédents", tandis que 28% renoncent et que 30% sont indécis.
"Le climat autour des démissions aurait pu laisser penser qu'il y a un mouvement de ras-le-bol. Ce mouvement n'est pas à écarter (...) mais l'enquête montre qu'au-delà des difficultés, il y a vraiment l'envie de servir, d'être utile", explique à l'AFP l'auteur de l'étude Martial Foucault, professeur à Sciences Po.
Les maires des petites communes se réengagent moins
En 2014 et 2020, 60% des maires candidats avaient été réélus. Moins la commune est grande et moins la volonté de se réengager est importante: seuls 37% des maires des communes de moins de 500 habitants souhaitent ainsi se représenter contre 70% des maires de communes de plus de 9.000 habitants.
Un écart "révélateur de moyens inégaux, de charges administratives vécues comme écrasantes, mais aussi d'un isolement plus pesant dans les petites communes", selon la synthèse de l'étude, qui évoque aussi l'âge avancé de certains élus.
Si près d'un maire sur deux est aujourd'hui retraité, seuls 33% des maires retraités envisagent de se représenter, contre 53% des actifs.
Un "signal d'alerte", selon le politologue, "compte tenu des contraintes fortes liées à la conciliation d'une vie professionnelle et d'un mandat de maire".
Parmi les causes de renoncement, l'état d'esprit joue un rôle important, les maires "heureux" étant presque trois fois plus nombreux à se déclarer être candidats que les "malheureux".
Les raisons extérieures les plus citées sont le manque de ressources financières (17%) et l'exigence trop forte des citoyens (15%), tandis que le sens du devoir accompli (20%) et la "surexposition face aux comportements des citoyens" (19%) arrivent en tête des raisons personnelles évoquées.
Quelque 61% des répondants déclarent avoir subi des incivilités, telles des impolitesses ou des comportements agressifs, un chiffre en baisse de huit points par rapport à 2023, tandis que les agressions physiques sont stables (7%).
L'enquête réalisée en partenariat avec le ministère de l'Aménagement du territoire et de six associations d'élus a été administrée en ligne auprès de plus de 5.200 maires entre le 3 et le 31 mars.