Les sarkozystes profitent de l'absence de Juppé et Le Maire au bureau politique

Lors d'une réunion du bureau politique des Républicains, Nicolas Sarkozy a imposé, pour la primaire, le vote papier pour les Français de l'étranger. Ses concurrents sont furieux.

La mèche est allumée et pourrait bien déclencher la premier guerre ouverte de cette primaire. Comme le révèle L'Opinion, lors d'une réunion le 3 mai, le bureau politique des Républicains a pris une décision lourde de conséquences. 

Le vote des Français de l'étranger

C'est Nicolas Sarkozy lui-même qui a fait rouvrir le débat alors qu'il avait été décidé de longue date que les Français de l'étranger voteraient par voie électronique, ce qui était déjà inscrit dans le "guide électoral de la primaire" lisible ci-dessous page 19.

Alors qu'Alain Juppé jure que ces votes des Français de l'étranger lui sont acquis, le président de LR a pris les devants et mis le sujet sur la table: 

"Tu vois, je reviens de la Somme. Je ne vois pas au nom de quoi un mec de la Somme devrait faire 40 kilomètres pour aller voter, alors que pour un golden boy, ce serait aussi facile", a expliqué Nicolas Sarkozy qui en a profité pour demander un vote du bureau sur le sujet.

Inquiétude dans la salle car ce bureau politique n'est pas tout à fait comme les autres: François Fillon, Jean-François Copé, Alain Juppé et Bruno Le Maire sont tous absents. La motion est soumise au vote et adoptée sans problème faute d'une réelle opposition présente. 

Tous contre un 

Immédiatement informés par leurs soutiens respectifs, les concurrents de Nicolas Sarkozy explosent. Bruno Le Maire et Alain Juppé ont décidé de saisir la Haute Autorité de la primaire qui se réunit le 4 mai et devra trancher le problème. Un conflit qui fait craindre à certains un nouveau fiasco, un peu moins de quatre ans après celui de l'élection pour la présidence du parti.

Du côté des juppéistes, on veut maintenant faire augmenter le nombre de bureaux de vote à l'étranger. Sur le ton de la confidence, un élu proche de ces électeurs expatriés l'assure: "avec cette décision, Sarkozy est mort chez les Français de l'étranger". Selon nos informations, une autre mesure adoptée en bureau a fait sursauter les opposants à Nicolas Sarkozy. Le parti a en effet décidé d'ouvrir la primaire au Centre national des paysans et des indépendants (CNIP), un micro-parti très à droite politiquement. Et surtout proche de Nadine Morano, dont la fidélité à l'ancien président fait craindre qu'il ne capte ses voix à l'heure des votes. 

Paul Aveline