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Les Républicains

Quand Estrosi rend un hommage appuyé à la Vierge Marie

Christian Estrosi en juin 2014, à Paris.

Christian Estrosi en juin 2014, à Paris. - Kenzo Tribouillard - AFP

Dimanche, le maire de Nice a célébré dans sa ville la traditionnelle fête du Voeu, qui rend hommage à la Vierge Marie. Et s'est empressé d'en publier les meilleurs clichés sur Twitter.

Christian Estrosi prend visiblement cette tradition niçoise très à coeur. Dimanche, le député-maire de Nice a mis de côté les convictions laïques chères à son parti, Les Républicains, pour célébrer la "fête du Voeu", une vieille fête traditionnelle niçoise, au cours de laquelle un hommage est rendu à la Vierge Marie.

Photos à l'église

"J'ai renouvelé le Voeu de la ville de Nice et confié ses destinées à Notre-Dame des Grâces en l'Eglise St Jean Baptiste", a ainsi écrit l'élu sur Twitter. Le tout accompagné de deux clichés le montrant devant l'autel de l'église, pendant la cérémonie.

La fête du Voeu de Nice remonte à 1832, lorsque les élus niçois avaient pris, au cours d'une séance solennelle, un engagement religieux pour se protéger d'une épidémie de choléra menaçante. Epargnée par le fléau, la ville construit, une vingtaine d'années plus tard, l'église Notre-Dame-des-Grâces, appelée également église Saint Jean-Baptiste du Voeu, où le voeu de 1832 est depuis renouvelé chaque année par le maire de la ville, après une procession.

"Respect d'une tradition"

Christian Estrosi n'a donc pas dérogé à la règle dimanche et semble avoir mis du coeur à l'ouvrage, à en juger par ses messages sur Twitter. Mais, hasard du calendrier, l'édition 2015 de cette fête intervenait au lendemain du congrès fondateur des Républicains, à Paris, auquel participait le maire de Nice, et au cours duquel le président du parti, Nicolas Sarkozy, a insisté sur la question de la laïcité, comme le souligne Libération.

Interrogée par le quotidien sur cette contradiction, la mairie de Nice reconnaît "comprendre que l'on puisse être surpris, depuis Paris" par les tweets. De son côté, un proche de Christian Estrosi assure qu'il s'agit "bien plus du respect d'une tradition que d'une pratique religieuse". 

Christian Estrosi ne semble plus à une contradiction près. Pour rappel, en juillet 2013, le maire de Nice avait déclaré -réagissant à des propos de François Hollande qui avait estimé, depuis la Tunisie, qu'islam et démocratie étaient "compatibles"- qu"'on ne peut pas de revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l'islam et la démocratie sont parfaitement compatibles".

A.S.