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Les Républicains

Quand Baroin décrit un Juppé "autocentré"

Alain Juppé et François Baroin le 6 février 2012, alors que tous deux étaient membres du gouvernement.

Alain Juppé et François Baroin le 6 février 2012, alors que tous deux étaient membres du gouvernement. - Eric Feferberg - AFP

Le maire de Troyes, qui avait soutenu le retour en politique de Nicolas Sarkozy, tire à boulets rouges sur Alain Juppé.  Mais ne précise pas encore qui aura sa faveur pour 2017.

On aurait pu les croire amis, voire alliés. Mais entre François Baroin et Alain Juppé, les relations ne sont pas au beau fixe. Dans L'Express cette semaine, le président de l'Association des maires de France s'en prend au maire de Bordeaux. Et raille notamment le fait qu'il revendique l'héritage politique de Jacques Chirac, en reprenant une célèbre citation de ce dernier. "Juppé n'est pas le meilleur d'entre nous, c'est le préféré d'entre nous".

Le sénateur-maire de Troyes poursuit l'attaque. Dressant un portrait d'un homme froid et dénué d'empathie, il montre bien que l'attachement commun à l'héritage chiraquien n'est pas synonyme d'amitié. "Juppé n'a pas changé. Il souffre d'un autocentrisme total. Si Bernadette lui en veut, c'est qu'elle a des raisons. Avec Sarkozy, il n'y a pas de coups tordus. C'est clair et direct. Vous verrez que s'il est candidat face à Juppé, la moitié des chiraquiens le soutiendront". Comme Bernadette Chirac, qui qualifie Alain Juppé de "très froid", François Baroin avait lui aussi soutenu Nicolas Sarkozy lors de son retour à la tête de l'UMP. 

Baroin se prononcera dans un an

Si en théorie ce rejet d'Alain Juppé peut paraître étonnant, L'Express retrace des années de relations houleuses entre les deux hommes. En 1995 déjà, François Baroin est obligé de quitter le gouvernement Juppé sur ordre sec de son chef. Il en garde une rancune tenace, et n'adressera pas la parole à son aîné pendant sept ans. En 2011, réconcilié, il espère qu'Alain Juppé soutienne sa candidature pour remplacer Christine Lagarde à Bercy: mais discrètement, le maire de Bordeaux préfère soutenir son concurrent, Bruno Le Maire. Aujourd'hui, un proche d'Alain Juppé affirme que les deux hommes se parlent régulièrement. Mais le dialogue semble peu fourni.

Désormais, c'est Nicolas Sarkozy qui a les faveurs de l'éternel jeune chiraquien. Le désormais président des Républicains lui aurait promis Matignon en cas de victoire en 2017. Pourtant, comme le rappelle Le Lab, il n'a pas encore pris officiellement sa décision. Fin mai, il rappelait sur RTL être "libre et indépendant, je n'appartiens à personne. Je me prononcerai dans un an sur mes intentions personnelles et sur mon engagement pour cette primaire".

A. K.