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Les Républicains

Les Républicains: nom du "renouveau" et du "rassemblement" autour de qui?

Laurent Wauquiez, Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet, au congrès fondateur des Républicains, samedi.

Laurent Wauquiez, Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet, au congrès fondateur des Républicains, samedi. - Stéphane de Sakutin - AFP

Tourner la page. C'est le mot d'ordre au congrès de l'ex-UMP qui se tient à Paris samedi et où se succèdent à la tribune les ténors de la droite républicaine. Un "renouveau" que tous appellent de leurs vœux, mais que certains clament un peu plus fort que d'autres, qu'ils sauront l'incarner.

Après une adoption par 83% des militants, l'appellation polémique Les Républicains, a été l'objet de louanges appuyées de la part des cadres de l'ex-UMP, samedi lors du congrès fondateur du parti. Les termes de "renouveau", de "rassemblement" ou de "nouvelle page qui s'ouvre pour la droite", comme l'a scandée la députée européenne Nadine Morano au micro de BFMTV, sont ceux qui reviennent le plus. Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro 2 du parti, va d'ailleurs encore plus loin. "Cette grande transformation appelait naturellement un nouveau nom, comme pour une naissance, ou plus fort encore, comme pour une renaissance. Pour écrire une nouvelle page de notre histoire, nous voulions un nouveau nom. Et quel plus beau nom que celui des Républicains?"

Rassembler pour 2017, mais en évitant de parler "des primaires"

Cette volonté de rassemblement, c'est peut-être Eric Ciotti qui en parlait avec le plus d'allant ce samedi. "Ce nom rassemble, fédère, il représente ce que nous sommes, il représente nos convictions et il indique aussi où nous voulons aller, où nous voulons conduire nos concitoyens pour l'alternance pour la France", assure le député des Alpes-Maritimes. Un changement qui n'est pas, non plus, une volonté de faire table rase du passé et s'inscrit selon lui dans une continuité. "Nous n'effacerons pas ce que nous sommes. Heureusement, il y a une certaine continuité, mais en même temps, il y a une renaissance un renouveau, un nouveau souffle qui est apporté pour nous conduire vers l'alternance en 2017", insiste-t-il.

Guillaume Peltier, maire de Neung-sur-Beuvron, abonde dans son sens et ne fait guère mystère du fait que Les Républicains "préparent aussi dès maintenant l'élection présidentielle" pour une "alternative crédible, sérieuse et courageuse" à François Hollande.

"Je ne veux pas entendre parler des primaires", avertit Wauquiez

A la tribune, Laurent Wauquiez s'est quant à lui efforcé de verrouiller cette volonté de rassemblement exhortant à faire fi des "divisions" du passé et en appelant à ne pas "oublier ce qui a failli [nous] asphyxier". Nathalie Kosciusko Morizet n'a pas dit autre chose en analysant que l'UMP avait été, entre autres, victime d'une "guerre des clans", faisant référence à l'affrontement fratricide qui avait opposé pour la présidence du parti François Fillon à Jean-François Copé. Mais Laurent Wauquiez pousse le trait jusqu'à interdire de parler de la primaire pour la présidentielle de 2017. Il assène, haussant le ton: "Je ne veux pas entendre parler maintenant des primaires, parce que les querelles, ça suffit et que notre seul travail c'est de nous opposer (à la majorité, ndlr). Il y a un seul mot d'ordre, l'unité, l'unité, l'unité".

"Rassemblement n'est pas alignement", prévient Le Maire

C'est la question qui fâche, qui porterait le mieux ce "renouveau", cette "renaissance", ce "rassemblement" dans "l'exemplarité"? Une voix à qui la stratégie a jusqu'à maintenant plutôt réussi et qui se verrait bien incarner ce nouvel élan: Bruno Le Maire. Encore une fois, le député de l'Eure se démarque. "Je veux porter ce renouveau, ouvrir cette décennie du renouveau (…) avec une nouvelle manière de faire de la politique, des idées nouvelles, des propositions nouvelles". Il prévient aussi que "le rassemblement n'est pas l'alignement de tous".

Alain Juppé, sifflé à la tribune par sa "famille"

S'il fallait une preuve que du chemin reste à parcourir vers l'apaisement de l'ex-UMP et que le changement de nom ne fera pas tout, elle a été donnée malgré lui par Alain Juppé. Favori des sondages, l'ancien premier ministre a été hué copieusement samedi en montant à la tribune. "Ça me fait de la peine, mais ça ne change pas ma détermination, vous êtes ma famille. J'ai aimé l'UMP, j'aimerai les Républicains", a répliqué le maire de Bordeaux dont les partisans tentaient de couvrir les sifflets en applaudissant.