"C'est mon rôle": Larcher justifie son opposition à l'inscription de l'IVG dans la Constitution

"Je sais que je suis à contre-courant", a affirmé le président (LR) du Sénat sur BFMTV-RMC, jugeant néanmoins que son "rôle est de rappeler que la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux".

Gérard Larcher se sait à "contre-courant", mais le président les Républicains du Sénat estime ce jeudi 15 février sur BFMTV-RMC qu'il a exercé son "rôle" en s'opposant à l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, qui ne doit pas être "un catalogue de droits sociaux et sociétaux", selon lui. S'il est favorable à la loi Veil de 1975, qui a autorisé l'IVG en France, Gérard Larcher insiste: "L'IVG n'est pas menacée".

A l'inverse, la gauche, comme la majorité, pensent que sa constitutionnalisation est nécessaire et s'étaient saisies du sujet, avant qu'Emmanuel Macron ne prenne les choses en main pour accélérer la procédure avec un projet de loi constitutionnelle. Désormais, le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres du Parlement, étape préalable à une réunion en Congrès à Versailles durant laquelle au moins 3/5e des députés et sénateurs devront se prononcer favorablement.

Un premier signe d'ouverture du Sénat

L'Assemblée nationale l'a, sans surprise, adopté par une majorité très large, mais le suspens se situe davantage au Sénat, où LR domine avec ses alliés centristes. Justement, la chambre haute a fait un premier pas, sa commission des Lois décidant ce mercredi de "ne pas s'opposer" à la réforme de l'exécutif, malgré des réserves. Un signal fort. Mais les jeux ne sont pas fait pour le vote dans l'hémicycle, le 28 février, en raison de certaines réticences.

Certes l'hypothèse d'un rejet pur et simple s'éloigne, mais le Sénat votera-t-il la constitutionnalisation d'une "liberté garantie" à l'IVG? La formulation a été choisie volontairement par le gouvernement pour trouver une voie de passage au Palais du Luxemboug. Cependant, les sénateurs pourraient opter pour une nouvelle version et obliger les députés à travailler à nouveau sur le sujet. En effet, le Congrès ne peut se réunir que si les parlementaires adoptent la même mouture.

Baptiste Farge