Les propos du pape sur les enfants homosexuels sont "indéfendables", estime Schiappa

Marlène Schiappa a fustigé les propos tenus par le pape François dimanche sur les enfants homosexuels - Bertrand Guay - AFP
La secrétaire d'Etat chargée de l'égalité hommes/femmes, Marlène Schiappa, également en charge de la lutte contre les discriminations homophobes, a fustigé ce lundi les propos "incompréhensibles et indéfendables" par lesquels le pape François a recommandé le recours à la psychiatrie pour les enfants homosexuels.
"Incompréhensibles et indéfendables"
Le pape s'est illustré ces derniers mois en affirmant sa volonté de lutter contre la pédophilie, mais "c'est dommage que cette parole positive (soit) suivie par ces propos incompréhensibles et indéfendables sur l'homosexualité", a commenté Marlène Schiappa sur RTL.
De retour d'Irlande après une visite dominée par le sujet de la pédophilie dans le clergé, le pape François a semé le trouble en déclarant à propos des orientations homosexuelles: "Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses".
Cette déclaration a été corrigée ce lundi par le Vatican, qui a retiré de son verbatim officiel la référence à la "psychiatrie" en affirmant que le souverain pontife ne voulait pas assimiler l'homosexualité à "une maladie psychiatrique".
"Ce n'est pas une maladie"
"Je comprends que les personnes (concernées) puissent se sentir stigmatisées par ces propos", a relevé Marlène Schiappa, pour qui la recommandation adressée par le pape aux parents "paraît extrêmement maladroite".
"On ne choisit pas d'être homosexuel et ce n'est pas quelque chose qui se guérit, puisque ce n'est pas une maladie", a-t-elle rappelé. "C'est effectivement un danger que de penser qu'il y aurait une forme de maladie qui serait liée à l'homosexualité, et c'est avant tout je crois de l'ignorance", a-t-elle ajouté.
"L'essentiel c'est de dire à tous les jeunes: "vous êtres homosexuels? Vous en avez le droit, et personne, pas même vos parents, ne peut vous dire que vous devez changer cela"", a encore affirmé la secrétaire d'Etat.