Les partisans de Dominique Strauss-Kahn espèrent son retour

Selon le New York Times, ces accusations sont sur le point de s'effondrer après la découverte d'informations susceptibles de discréditer la plaignante, dont une source proche de l'enquête a confirmé que la crédibilité était en doute.
Le quotidien américain affirme que les procureurs ont rencontré jeudi les avocats de Dominique Strauss-Kahn et que les parties discutent de l'opportunité d'abandonner les accusations de "crime" (felony).
Procureurs et avocats de la défense doivent retourner ce vendredi à la Cour suprême de l'Etat de New York.
Martine Aubry a souhaité pour l'ancien favori de la course à l'Elysée une issue rapide à une affaire qui vient de connaître un rebondissement spectaculaire.
"J'espère de tout coeur que la justice américaine établira dès ce soir toute la vérité et permettra à Dominique de sortir de ce cauchemar", a dit à Lille, ville dont elle est maire, la candidate à la primaire socialiste en vue de la présidentielle de 2012.
NOUVELLE DONNE ?
Une partie du Parti socialiste estime que ce coup de tonnerre pourrait changer la donne pour cette primaire.
"Il faudra voir quel est le meilleur dispositif pour la gauche", a déclaré le député socialiste Jean-Marie Le Guen, un proche de Dominique Strauss-Kahn, sur France Inter.
"On n'est pas des robots, donc on va prendre le temps de la réflexion. On va peut-être se rapprocher de lui avant de décider à sa place", a-t-il ajouté.
Michèle Sabban, vice-présidente socialiste du Conseil régional d'Ile-de-France, également proche de l'ancien directeur du Fonds monétaire international, a dit espérer "que sa réhabilitation sera aussi forte que sa destruction".
S'il était innocenté, "moi je demanderais aux candidats déclarés à la primaire socialiste de suspendre un temps la primaire pour laisser le temps de parole à Dominique", a-t-elle déclaré sur i>TELE.
Pour Jack Lang, la gauche ne peut se passer d'un candidat du calibre de Dominique Strauss-Kahn.
"Nous avons besoin de lui, nous avons besoin de son talent, nous avons besoin de sa compétence, nous avons besoin de sa stature", a fait valoir sur i>TELE l'ancien ministre socialiste de la Culture.
"MANGER LE MONDE"
Julien Dray a dit n'avoir aucun doute sur la volonté qui animerait l'ancien patron du FMI s'il était blanchi des accusations de tentative de viol.
"La question qui est posée maintenant est une question qui est posée à Dominique Strauss-Kahn lui-même : quel type d'énergie il a désormais. Moi je crois connaître un peu son caractère, je pense que quand on sort de ça, on a envie de manger le monde", a déclaré le député socialiste sur i>TELE.
Jean-Louis Borloo, possible candidat centriste, a lui aussi estime que Dominique Strauss-Kahn pourrait revenir dans la course à la présidentielle.
"Si ça se déroule comme on le suppose, un retrait de l'accusation (...) qu'est-ce qui l'empêche de revenir s'il en a la force et l'envie ?", s'est interrogé le président du Parti radical sur i>TELE et Radio Classique.
L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin, interrogé sur RTL sur une éventuelle modification de la procédure de la primaire, s'est montré prudent.
"Dans l'hypothèse où Dominique serait lavé de toutes charges (...) ce serait d'abord à lui de se déterminer après un tel choc personnel et après ce sera aux socialistes et aux responsables socialistes d'en décider", a-t-il dit.
Un possible coup de théâtre judiciaire ne manquerait cependant pas de rebattre les cartes pour une primaire dont les deux favoris sont François Hollande et Martine Aubry, selon des sondages qui ne testent plus l'hypothèse d'une candidature Strauss-Kahn.
Le dépôt des candidatures, qui s'est ouvert le 28 juin, doit prendre fin le 13 juillet à minuit. Pour l'heure, cinq socialistes sont candidats.
Tandis que les socialistes cachaient mal leur fébrilité, Nicolas Sarkozy maintenait prudemment le silence radio.
"Sur l'affaire DSK, l'Elysée a toujours eu la même position : ne faire aucun commentaire", a-t-on déclaré dans l'entourage du président.
Service France, édité par Yves Clarisse