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Les frondeurs attendent de connaître leur destin au PS

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Ils sont parlementaires, membres du Parti socialiste et ont signé une motion de censure qui, si elle avait pu être déposée puis votée par l'Assemblée, aurait renversé le gouvernement. Quel sort les attend à présent dans les instances du PS?

Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement pense que "c’est allé trop loin", Bruno Le Roux, chef du groupe socialiste à l'Assemblée, qu’"il s’est passé quelque chose de grave". Mais on n’en sait pas plus concernant le sort réservé aux frondeurs socialistes ayant signé la motion de censure des gauches (qui ne pourra être déposée, à deux voix près) après l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement. Celui-ci a emprunté cette voie pour faire adopter sans débat la loi Travail par l’Assemblée nationale.

Sur 56 signataires, ils sont 23 députés membres du Parti socialiste à avoir sauté le pas et tenté de pousser le cabinet Valls à la démission. Le texte de la motion de censure ne manque pas de clarté: "L’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, par un gouvernement issu de la gauche (…) est un acte politique d’une extrême gravité". Les termes dont usent les rédacteurs pour évoquer le projet de loi El Khomri sont aussi particulièrement forts: "risques graves d’atteintes aux droits des salariés et à notre modèle social", "régression historique" dérivée d’une "idée fausse".

La guerre est (presque) déclarée

Visiblement, les positions de l’exécutif et de ces parlementaires sont devenues inconciliables. Si les frondeurs n’en sont pas à leur première fronde, cette motion de censure est le premier véritable casus belli adressé au gouvernement. C’est pourquoi Jean-Marie Le Guen appelait ce matin sur ITélé à "clarifier la situation" les concernant. Les récalcitrants à la loi Travail doivent-ils s’attendre à un simple coup de règle sur les doigts, à être débarqués du groupe socialiste, ou à être virés du Parti socialiste? La question se pose mais, pour le moment, responsables du Parti socialiste et décideurs refusent de s’engager sur une réponse définitive.

Hubert Fourage, député PS élu en Vendée, est l’un des rares à ne pas avoir mâché ses mots à l’heure de dire sa pensée: "Le fait de vouloir déposer une motion de censure, ça veut dire tout simplement 'je n’appartiens plus à cette majorité'. Je pense que c’est d’abord à eux de tirer les conséquences."

Les frondeurs ne croient pas à leur exclusion

Laurent Baumel, député d'Indre-et-Loire, figure au nombre des frondeurs. Bien sûr, il voit les choses d’un autre œil: "Le PS n’a pas intérêt à entrer dans une logique qui consiste à punir des gens parce qu’ils ont défendu des valeurs qui sont celles du Parti socialiste." Le député Christian Paul, élu de la Nièvre et chef de file des frondeurs, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV ce jeudi 12 mai, assurait n’avoir jamais été menacé d’être exclu du Parti socialiste.

Eduardo Rihan-Cypel, secrétaire national du Parti socialiste chargé des relations avec le Parlement, a en revanche apporté une précision d’importance: seront exclus du parti, les députés qui voteraient la motion de censure présentée par la droite et débattue cet après-midi.

S’agissant de l’avenir des signataires socialistes de la motion de censure de gauche, la reprise des débats dans l’hémicycle offrira peut-être aussi quelques éléments de réponse.

R.V