Le cœur serré, Alain Juppé fait ses adieux à Bordeaux, avec laquelle il formait "un vieux couple"

Il a été accueilli par une "standing ovation". Ce jeudi, Alain Juppé a fait ses adieux formels à la mairie de Bordeaux et à son personnel, après avoir été choisi pour rejoindre le Conseil constitutionnel.
"Comme vous le savez, j'ai accepté la proposition de Richard Ferrand", a déclaré Alain Juppé, les larmes aux yeux, remerciant ainsi le président de l'Assemblée nationale. "Mon entrée en fonction devrait se faire début mars", a-t-il annoncé, qualifiant le fait de quitter Bordeaux de "crève-cœur".
Éviter le "mandat de trop"
"J'ai pris la décision de ne pas me représenter (aux municipales) en mars 2020, (...) j'avais prévu de l'annoncer après les européennes", a déclaré l'ex-Premier ministre, qui dit avoir voulu éviter "le mandat de trop".
"J'avais tant de projets en tête", a-t-il reconnu toutefois, le cœur visiblement serré. Fustigeant la violence de la politique, la "stigmatisation des élites", le climat de "haine" véhiculé par les réseaux sociaux, Alain Juppé a affirmé que le mandat politique était de plus en plus dur à assumer aujourd'hui.
"Un arrachement"
"Je mesure l'honneur qui m'est fait de" pouvoir siéger au Conseil constitutionnel, a-t-il dit, comparant sa relation avec Bordeaux à celle d'un "vieux couple". L'ancien ministre des Affaires étrangères et de la Défense, ému, a ensuite marqué une pause, demandant à l'assistance de l'"aider" en applaudissant.
"C'est un arrachement", a-t-il balbutié, affirmant vouloir laisser "place à la relève". "Je te souhaite bon vent", a-t-il adressé à sa ville de cœur et de métier.