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La France Insoumise

"Oui, je suis parti de LFI": François Ruffin acte sa rupture avec Jean-Luc Mélenchon

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Sur RTL ce jeudi 4 juillet, François Ruffin a affirmé que sa "place ne sera pas dans le groupe LFI" à l'Assemblée nationale s'il est réélu député à l'issue du second tour des législatives.

La France insoumise, "à l'évidence oui, j'en suis parti", acte François Ruffin sur RTL ce jeudi 4 juillet, après avoir critiqué haut et fort la décision du mouvement de ne pas investir certains candidats critiques avec la direction comme Raquel Garrido et Alexis Corbière pour les élections législatives.

"Mes désaccords avec Jean-Luc Mélenchon sont connus, ils sont profonds: sur la démocratie, sur le bruit et la fureur plutôt que la force tranquille", explique le candidat aux législatives, qui est en ballottage défavorable dans sa 1ère circonscription de la Somme face à l'extrême droite.

Il ne sera "pas dans le groupe LFI" s'il est réélu

"Ma place ne sera pas dans le groupe LFI si jamais je suis élu", ajoute François Ruffin, qui siégeait avec les insoumis dans l'Assemblée nationale sortante.

"Il y a beaucoup de gens bien chez les insoumis, mais il y a moyen de faire autre chose avec des amis communistes, écologistes, de Génération.s et ainsi de suite", explique encore François Ruffin, mais "on n'en est pas là du tout".

Arrivés en seconde position au premier tour des élections législatives, les partis de gauche réunis sous la bannière du Nouveau Front populaire tentent d'empêcher le Rassemblement national d'obtenir une majorité absolue à l'issue du second tour.

"On a vécu trois semaines dures parce qu'on a un boulet. Vous l'avez entendu. C'est Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon comme obstacle au vote", a déclaré François à l'AFP un peu plus tard dans la journée. "Dans des terres comme ici, dans des terres populaires de province, ça bloque."

Ruffin avait fustigé la "bêtise" et le "sectarisme" de LFI

La rupture entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon est consommée depuis la "purge" des "frondeurs" de La France insoumise, qui n'ont pas été investis pour les législatives. Le premier avait dénoncé la "bêtise" et le "sectarisme" de LFI, jugeant que "notre démocratie mérite mieux" que ce parti. La semaine dernière, François Ruffin avait aussi estimé que Jean-Luc Mélenchon était un "obstacle à la victoire du Front Populaire".

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Après son tour de force aux législatives, jusqu'où peut aller le RN?
23:37

Le député sortant de la Somme est arrivé en seconde position au premier tour des législatives, avec 33,92% des voix, contre 40% pour la candidate RN Nathalie Ribeiro Billet (40,69%).

Le leader du microparti Picardie Debout a reçu le soutien très clair d'Albane Branlant, la candidate macroniste qui s'est désistée en sa faveur immédiatement après le premier tour.

Ruffin exclut une grande coalition

Par ailleurs, sans s'avancer sur la création d'un nouveau mouvement à gauche, François Ruffin a espéré dans la nouvelle Assemblée créer des "traits d'union" entre "les différentes forces de gauche". Il a en revanche exclu toute participation à une grande coalition allant des communistes jusqu'aux députés LR. "Je ne participerai pas à un gouvernement qui serait une coalition hétéroclite et improvisée", un "gloubi boulga" sous "les nominations d'Emmanuel Macron", a-t-il prévenu.

"Les politiques suscitent du dégoût, on le voit, si on se lance dans des combines, des manoeuvres, ça sera encore pire", a-t-il sermonné.

"Quels que soient les dirigeants, demain", le leader du micro-parti Picardie Debout a appelé à "faire l'inverse de ce qu'a fait Emmanuel Macron depuis deux ans", c'est-à-dire à "gouverner sans brutalité, en tenant compte des avis différents" et "avec une forme de tendresse et avec beaucoup de dialogue".

Sophie Cazaux