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La France Insoumise

Menaces contre un élu RN: le député LFI Thomas Portes privé d'un quart de son indemnité parlementaire

Thomas Portes à Paris le 24 juin 2024

Thomas Portes à Paris le 24 juin 2024 - JOEL SAGET / AFP

L'élu insoumis, qui avait eu un vif échange avec le député RN Philippe Lottiaux dans l'hémicycle fin octobre, a été sanctionné par le bureau de l'Assemblée nationale. Il va perdre 25% de son indemnité parlementaire et touchera le mois prochain 5.430 euros au lieu de 7.239 euros.

Une altercation verbale qui finit par une sanction. Le bureau de l'Assemblée nationale réuni ce mercredi 20 novembre a décidé d'infliger au député La France insoumise Thomas Portes le retrait pendant un mois du quart de son indemnité parlementaire. Il va également recevoir un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal.

Échanges tendus sur la situation humanitaire à Gaza

La scène concernée remonte au 30 octobre. En pleine séance de questions au gouvernement, la députée LFI Nathalie Oziol prend la parole dans l'hémicycle. Elle interpelle alors le gouvernement sur la guerre menée par Israël à Gaza, en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre.

Selon le compte-rendu de la séance, le député RN Julien Odoul ironise alors: "Ah! Ça faisait longtemps".

Nathalie Oziol revient sur l'interdiction des activités en Israël de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), votée par le Parlement israélien, et la situation humanitaire en cours.

"Ce sont vos amis, les terroristes"

La députée avertit alors que "bannir l’Unrwa, c’est condamner à mort dans des souffrances abominables le peuple palestinien et les travailleurs humanitaires de l’Unrwa", sous les huées du Rassemblement national et notamment du députée RN Philippe Lottiaux.

"Ce sont vos amis, les terroristes!", lance alors l'élu du camp de Marine Le Pen.

Réponse de l'insoumis Thomas Portes: "Ferme ta gueule toi! On va s'occuper de toi, vas-y dégage". "On va s’expliquer dehors, tu vas voir", dit encore le député de Seine-Saint-Denis.

"C'est un comportement de racaille, hélas courant de ce côté de l’Assemblé", avait ensuite dénoncé Philippe Lottiaux, en demandant des sanctions.

Un député déjà sanctionné pendant les réformes des retraites

Thomas Portes s'exposait à quatre sanctions qui allait du simple rappel à l'ordre à l'interdiction de paraître dans l'hémicycle pendant 30 jours de séance et la privation pendant deux mois de la moitié de l'indemnité parlementaire alloué au député.

Le parlementaire écope donc d'une sanction intermédiaire. Concrètement, il va se voir infliger une baisse de 1.809 euros sur son indemnité et touchera pour le mois prochain 5.430 euros contre 7.239 euros.

Président de l'Observatoire national de l'extrême droite, Thomas Portes est un fervent opposant du RN et affronte régulièrement le mouvement de Marine Le Pen.

En 2023, il s'était affiché le pied sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt, alors ministre du Travail, en plein débat sur la réforme des retraites. L'élu avait alors été exclu du Palais-Bourbon et des travaux de l'Assemblée pendant 15 jours de séance.

L'année 2023 avait marqué un record: celle du plus grand nombre de députés sanctionnés de toute la 5ème République. Yaël Braun-Pivet avait prononcé pas moins de 24 sanctions à l'encontre des élus de l'Assemblée. Cette année, 5 sanctions sont tombées.

Marie-Pierre Bourgeois avec Anthony Lebbos