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La bande-annonce du retour de Sarkozy en politique

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier

Les Coulisses de la Politique par Véronique Jacquier - -

Le retour de Nicolas Sarkozy parmi les siens ! Une belle opération de communication. Officiellement ce n'est pas son retour en politique. C'est quoi alors ?

C'est la bande-annonce du retour en politique de Nicolas Sarkozy. Il y avait tout mardi : l'accueil triomphal devant le siège de l'UMP comme si on était en campagne électorale. Son compte twitter réactivé pour prêcher la bonne parole. La réunion du bureau politique n'avait rien d'un huis clos. Et ce message aux Français via twitter donc : « penser à 2017 c'est indécent quand il y a tant de Français qui souffrent ». « Le jour où je reprendrai la parole ce sera pour parler aux Français de la France ». Donc maintenant, il ne nous reste plus qu'à attendre le début du film.

Mais son retour en politique est loin d’être évident. Il peut s'en passer des choses d'ici 4 ans.

C'est pour ça que bien des parlementaires étaient bouche bée mardi devant l'ancien président ! Honnêtement tous ceux que j'ai eu au téléphone ont été séduit par son discours de 40 minutes où il a évoqué l'idéal européen, l'idée de progrès. Mais en même temps, il ne s'est pas gêné pour régler quelques comptes. « Toute division est intolérable, diviser c'est s'affaiblir ». Ça, c'était pour Copé et Fillon. Il a critiqué le principe de précaution. Le dada de Nathalie Kozuisko-Morizet. Il a fait la leçon à tous les élus présents en disant que LUI n'avait jamais été de gauche mais qu'il n'était pas seulement à droite. En tout cas, qu'il n'était pas conservateur. Est-ce que vous imaginez la tête d'Alain Juppé, François Fillon et Edouard Balladur qui l'écoutaient au premier rang ? Ils n'ont pas desserré les dents et ne se sont pas levés pour l'applaudir.

Les ténors comme Fillon et Juppé ont donc été très contrarié.

François Fillon oui ! Il est parti comme un voleur. Sans un commentaire à la sortie. J'ai une anecdote concernant l'ancien Premier ministre. Il redoutait tellement cette grande messe sarkozyste qu'il a envoyé un texto à tous ses soutiens fillonistes pour qu'ils arrivent ensemble au siège de l'UMP. Mais aucun parlementaire ne lui a fait ce plaisir. Donc il est arrivé aussi discretement qu'il est parti...

Donc Nicolas Sarkozy a réussi son coup. Il s'est donné le beau rôle...

Oui. Il a fait fort ! Pas un mot sur les difficultées financières de l'UMP. Mais en coulisse, loin de la sarkomania, des députés m'ont dit qu'il était tendu, anxieux. Nicolas Sarkozy a bien conscience des enjeux pour l'UMP si le parti n'est pas sauvé de la faillite. D'ailleurs, il n'a pas pu s'empêcher de confier à quelques personnes présentes que Jean-François Copé était nul parce que s'il n'était pas là, l'argent ne rentrerai pas dans les caisses. Voyez l'ambiance ! Mardi, la bande-annonce était alléchante avec un Sarkozy en messie à l'UMP. Mais au sein de sa propre famille, tous n'ont pas envie de le voir ressusciter pour 2017.

Retrouvez la chronique de Véronique Jacquier du 9 juillet : Les Coulisses de la Politique

Véronique Jacquier