L'hommage des Tourangeaux à Jean Germain

Au lendemain du suicide de leur ancien maire, le sénateur socialiste Jean Germain, les Tourangeaux ont commencé mercredi à lui rendre hommage. Quelques fleurs ont été déposées devant son domicile du centre-ville, dans le garage duquel il s'est donné la mort d'une décharge de fusil de chasse dans la tête, peu de temps avant de comparaître devant le tribunal correctionnel de Tours.
En milieu de journée, près d'une centaine de Tourangeaux avaient signé et annoté les registres de condoléances ouverts dans le hall de l'hôtel de ville, dont les drapeaux ont été mis en berne. "C'était un grand maire, c'était un garçon de grande qualité", a commenté un signataire, estimant que Jean Germain a été victime de "corbeaux tourangeaux".
"On ne peut pas s'imaginer ce drame"
Une femme se souvenait du "petit bonhomme rencontré à Monoprix, qui faisait ses courses avec son Caddie", tandis qu'une autre exprimait simplement sa "grande tristesse". "Jean Germain c'était un dur, c'était un roc, on ne peut pas s'imaginer ce drame", a remarqué un autre tourangeau venu lui aussi rendre hommage à l'ancien maire.
Le sénateur PS était poursuivi pour "complicité" dans l'organisation, à la mairie de Tours, de simulacres de mariage pour touristes chinois, qui ont donné lieu à des malversations, selon les magistrats instructeurs et le parquet. Le procès devait s'ouvrir mardi matin, mais son avocat Dominique Tricaud avait annoncé que son client avait "disparu en laissant une lettre d'adieu".
Le corps de Jean Germain, poursuivi pour "complicité de prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics", était découvert dans l'heure suivante. Un suicide expliqué, selon la lettre laissée par l'ancien maire, par le "déshonneur" d'être traduit en justice dans cette affaire.