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Politique

Incendie du camp de Grande-Synthe: le gouvernement propose des hébergements d'urgence

Matthias Fekl et Emmanuelle Cosse à Grande-Synthe

Matthias Fekl et Emmanuelle Cosse à Grande-Synthe - PHILIPPE HUGUEN - AFP

En déplacement à Grande-Synthe (nord), la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, accompagnée du ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, a annoncé une solution d'hébergement pour la nuit pour un millier de migrants, anciens résidents du camp incendié la veille.

Une solution d'hébergement pour la nuit a été trouvée pour un millier des quelque 1.400 migrants laissés dans le dénuement après la destruction par le feu, dans la nuit, du camp de Grande-Synthe (Nord), a annoncé sur place la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.

"Pas de reconstruction de nouveau campement" à Grande-Synthe

Seuls 70 chalets en bois étaient intacts sur les 300 que comptait le site de la Linière, ouvert en mars 2016 et qui se voulait une réalisation "exemplaire", selon son promoteur, le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême. Mais "la surpopulation" du camp de la Linière depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais fin octobre, "a créé des difficultés" à l'origine du drame, de l'aveu du maire.

Dès leur arrivée à Grande-Synthe, les ministres de l'Intérieur et du Logement, Matthias Fekl et Emmanuelle Cosse, se sont rendus sur les lieux du sinistre. "Il n'y aura pas de reconstruction de nouveau campement ici", a déclaré Matthias Fekl, confirmant les premières déclarations du préfet du Nord Michel Lalande la nuit précédente. "Il faudra, avec les élus et les associations, trouver les bonnes solutions", a-t-il ajouté. Après une réunion avec eux, Emmanuelle Cosse a annoncé qu'un quatrième gymnase devait ouvrir mardi soir, à Dunkerque, s'ajoutant aux trois autres déjà ouverts à Grande-Synthe. En tout, ce sont "1.000 personnes" qui seront à l'abri pour la nuit, a déclaré la ministre à la presse. "Nous travaillons à la mise à l'abri de de 150 migrants afghans supplémentaires, repérés hors de la ville", a-t-elle précisé. L'objectif est que le séjour en gymnase soit "le plus court" possible, a déclaré Emmanuelle Cosse.

Les centres d'accueil et d'orientation sollicités 

Selon la ministre, "à partir de demain" mercredi auront lieu des départs en CAO", des centres d'accueil et d'orientation établis un peu partout sur le territoire, initialement pour accueillir les migrants de Calais après le démantèlement de la "Jungle". Ces départs connaîtront "une accélération d'ici la fin de la semaine pour les publics vulnérables" (femmes enceintes, familles avec de jeunes enfants...)

Pour le préfet Lalande, la priorité des autorités était de "mettre à l'abri les migrants qui errent sur les grands axes routiers de cette région en direction de Calais ou Paris" et de "consolider un accueil d'urgence". "Mais il faut ensuite qu'il y ait une volonté très claire de les prendre en charge, et ce n'est pas vraiment le cas aujourd'hui", a déclaré Corinne Torre, chef de mission France MSF. La Cimade a réitéré "plus que jamais la nécessité de créer des lieux d'accueil humanitaire sur le littoral" pour "permettre aux personnes migrantes de sortir de l'errance et des graves dangers auxquels elles sont exposées".

R.V. avec AFP