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Hollande revendique l'opération en Somalie malgré « l'assassinat » de l'otage français

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Lors de ses vœux à la presse, le président François Hollande a revendiqué « pleinement » mercredi l'opération manquée en Somalie, menée par la France pour tenter de récupérer un agent de la DGSE, malgré « l'assassinat » de cet otage et la mort de deux militaires.

Le président François Hollande a revendiqué « pleinement » mercredi l'opération manquée en Somalie, menée par la France pour tenter de récupérer un agent de la DGSE, malgré « l'assassinat » de cet otage et la mort de deux militaires. Cette opération, « je l'ai décidée il y a plusieurs semaines », « elle aurait pu réussir, elle devait réussir », a dit le chef de l'Etat en présentant ses vœux à la presse à l'Elysée. « En même temps, aussi lourdes soient les conséquences, puisqu'il y a eu l'assassinat de l'otage et deux soldats tués, je revendique cette opération pleinement ».

« La France ne peut pas accepter que ses ressortissants soient détenus »

Le président Hollande a insisté sur le message que la France veut ainsi faire passer : « C'est aussi un message que nous envoyons : la France ne peut pas accepter que ses ressortissants soient détenus. […] Nous prenons tous les contacts pour que les libérations puissent intervenir dans les meilleures conditions. Et encore aujourd'hui, vous imaginez que je pense à chaque instant à la situation des otages, je recevrai encore prochainement leurs familles », a encore indiqué François Hollande. « Mais je veux dire aussi ce qu'est la position de la France : c'est en étant fermes, y compris en intervenant comme nous le faisons au Mali que nous faisons céder les ravisseurs et les preneurs d'otage ».

« Une pensée particulière pour ces agents de la DGSE »

Le chef de l'Etat avait d'abord eu « une pensée particulière pour ces agents de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure) qui sont allés chercher au péril de leur vie un des leurs, connu sous le nom de Denis Allex, qui était retenu depuis trois ans et demi dans des conditions abominables ». L'opération commando menée dans la nuit de vendredi à samedi s'était soldée par un échec. Dès samedi matin, le ministère de la Défense avait présenté Denis Allex comme mort à l'issue d'un assaut ayant également coûté la vie à deux soldats français membres du commando et 17 « terroristes ». L'exécutif avait ensuite nuancé le propos, François Hollande parlant samedi soir d'un otage « sans doute » assassiné par ses geôliers.

« Les shebab pratiquent de la manipulation médiatique »

Mercredi en Somalie, les insurgés islamistes shebab continuaient à entretenir le doute sur le sort de Denis Allex. Ils ont annoncé avoir « décidé unanimement d'exécuter » leur otage. « Nous soupçonnons, et nous n'avons, je crois, pas tort de le faire, les shebab somaliens de pratiquer de la manipulation médiatique », a réagi sur Europe 1 le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud. « Nous n'avons aucun élément depuis le raid de vendredi soir sur le fait que Denis Allex soit vivant, nous pensons qu'il est vraisemblablement mort », a-t-il ajouté.

J.V. avec AFP