Hamon pour le maintien de l'écotaxe en Bretagne

Invité sur RMC et BFMTV, Benoit Hamon, ministre de la Consommation, fait le point sur l’écotaxe et la situation de la Bretagne et sur la loi qu’il soutient visant à obliger les patrons à tenir au courant les salariés de la cession d’une entreprise.

Ce jeudi, Jean-Jacques Bourdin recevait Benoit Hamon sur RMC et BFMTV à 8h35. Le ministre délégué à la Consommation et de l'Economie sociale et solidaire est revenu sur l’écotaxe et la grogne des paysans bretons, qui pourraient obtenir des compensations ou des exonérations. Benoit Hamon a aussi réagi aux chiffres du chômage attendus, et à la polémique Léonarda.

Sur la loi pour la revente des entreprises en bonne santé. Benoit Hamon souhaite que les patrons soient obligés d'annoncer aux salariés la cession de la société pour qu'ils puissent proposer une offre.

8h55 - Benoit Hamon : « Chaque année, des petites entreprises ferment parce que le chef d’entreprise part à la retraite et ne trouve pas de repreneur. Chaque année, 50 000 emplois disparaissent comme ça. Dans les grandes entreprises, on en informe les salariés. Au nom de quoi nous maintiendrions une inégalité entre les entreprises de plus de 50 salariés et les autres ? Le Medef est le syndicat qui dit non. Il faut laisser le temps aux salariés de formuler une offre, je ne veux pas passer à côté de ces opportunités, je ne serai pas l’homme de ce gâchis ».

Sur la taxe à 75% et les clubs de foot

Sur la taxe à 75%. Les clubs de football doivent-ils en être exonérés ?

8h53 - Benoit Hamon : « Non. Tout le monde doit contribuer. Nous sommes dans une histoire de gros sous, mais le football, comme toute activité, doit contribuer à l’effort de la nation. Parfois, les grands chefs d’entreprises voudraient nous faire croire que l’intérêt de la France se confond avec leur intérêt patrimonial. Je ne confonds pas les deux. Dans la loi que je prépare, quand il y a 50 000 emplois détruits parce que des entreprises en bonne santé ferment, je veux que les salariés puissent la reprendre ».

Leonarda et Manuel Valls

« Les transgressions de Manuel Valls ne me plaisent pas », a dit Benoit Hamon

8h50 - Benoit Hamon : « Je l’ai dit, j’assume. Je pense que dire "les Roms" et ne pas distinguer la petite fille qui mendie de celui qui l’oblige à mendier est une erreur. Certains sont dans un désir de sédentarisation, d’autres pas, il faut distinguer le bourreau de la victime. A la différence de l’extrême droite, je me refuse de dire que le problème est réglé si on les expulse. On s’en est expliqué avec Manuel Valls. J’assume de dire ça, comme j’assume de soutenir la réforme pénale de Christiane Taubira. Je ne serai pas majoritaire, mais c’est la gauche qui assume de se battre sur des idées »

Sur l’affaire Leonarda, y a-t-il eu confusion ?

8h49 - Benoit Hamon : « Il y a une position du président, elle clos le débat pour le gouvernement et le parti socialiste. Dans ce cas précis, eu égard à l’émotion de millions de compatriotes, il faisait un geste d’humanité. Il y a eu des débats avant, le président a tranché, il a pris une position ».

Impôts et loyers

Pour une baisse de la TVA sur les transports en commun ?
8h45 - Benoit Hamon : « Les entreprises qui font du transport public bénéficient du CICE, leur responsabilité est aussi de l’utiliser. Notre politique est de faire en sorte que les comptes de l’Etat soient suffisamment équilibrés pour financer nos politiques en faveur de l’emploi. Des mesures peuvent déplaire ».

Le dispositif de blocage des loyers de la loi Duflot, pas efficace ?

8h44 - Benoit Hamon : « On va laisser la loi Duflot se mettre en œuvre, attende qu’elle ait des effets sur la baisse des loyers. Ce qui me préoccupe, ce ne sont pas les agents immobiliers ou le conseil d’analyse économique, mais les locataires, qui voient leurs loyers augmenter ».

Sur l'écotaxe

Jean-Jacques Urvoas veut ajourner l’écotaxe pour la Bretagne

8h40 - Benoit Hamon : « Je ne suis pas d’accord. Je suis breton, mais je pense à toute la France. Pour un euro prélevé sur la circulation des poids-lourds en Bretagne, on en met deux à trois pour moderniser les infrastructures. La responsabilité du politique est de penser au coup d’après, aux conditions de développement de la Bretagne. On peut aménager à la marge, les véhicules agricoles ne sont pas soumis à l’écotaxe, ni le transport de lait. Le développement de la Bretagne ne passe pas par la suppression d’une mesure qui contribue à avoir des ressources pour moderniser la région ».

Le gouvernement recule-t-il sur tout, comme le pensent des auditeurs d’RMC tentés de voter Front national ?

8h37 - Benoit Hamon : « Beaucoup savent pertinemment que voter à l’extrême droite ne changera rien. L’envie de se débarrasser de ceux qui sont dans le fauteuil est la plus forte. Mais ça me préoccupe. Une partie des effets de notre politique n’est pas immédiate, il va falloir attendre encore un peu. Je sais qu’on ne recule pas. Quand on fait l’action de groupe, on nous a demandé de reculer, les grandes entreprises et les banques ont tapé à la porte du président, on a pris les mesures, elles vont aujourd’hui permettre aux consommateurs de pouvoir se rassembler pour obtenir enfin justice ».

Revivez aussi l'émission Bourdin & Co de ce jeudi.

|||>> Encadrement des loyers : une loi pour rien ?

|||>> Ecotaxe : la Bretagne, une exception injuste ?

M. Chaillot avec Jean-Jacques Bourdin