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Valls: "Il faut bien sûr chercher à comprendre" le phénomène de radicalisation

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Le Premier ministre Manuel Valls a souligné lundi qu'il fallait "bien sûr chercher à comprendre" ce qui mène à la radicalisation jihadiste, "ce qui ne veut pas dire chercher je ne sais quelle explication".

"Pour ces ennemis qui s'en prennent à leurs compatriotes, qui déchirent ce contrat qui nous unit, il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser." Ces propos de Manuel Valls début janvier lui avaient attiré de vives critiques de politiques, le père d'une victime du Bataclan: et dans le champ des sciences sociales, une tribune de chercheurs lui rétorquant que "la sociologie, ce n'est pas la culture de l'excuse".

Le Premier ministre est revenu lundi sur ces propos. "Il faut bien sûr chercher à comprendre ce qui ne veut bien-sûr pas dire chercher je ne sais quelle explication", a déclaré Manuel Valls. "C'est un phénomène complexe et protéiforme, et les sciences sociales ont bien sûr un rôle à jouer pour comprendre, analyser, décortiquer les mécanismes qui font que des individus basculent dans cette forme d'hyperviolence, de négation de l'autre, de nihilisme", a souligné le chef du gouvernement.

"Moi je crois au travail des chercheurs, des experts, des sciences sociales, je rencontre beaucoup de ceux qui réfléchissent sur ces questions-là. Mais je m'adresse aussi à l'opinion publique (...), qui non seulement cherche des explications mais veut des réponses. Il faut d'abord et surtout la combattre, cette hyperviolence", a-t-il poursuivi.

Il a également fait valoir que "les terroristes sont responsables de leurs actes, ils n'ont pas de circonstances atténuantes, ce sont des individus libres, qui avaient le choix". "Sinon ça veut dire que tout jeune qui est en difficulté, qui se cherche, pourrait basculer dans le terrorisme, ce serait totalement inacceptable comme explication. Ils (les terroristes) ont fait le choix de prendre des armes (...), ils déchirent ce pacte qui fait que nous vivons ensemble", a-t-il enchaîné.

"L'état de droit" est la réponse

Manuel Valls prononçait son discours en ouverture de la deuxième "instance de dialogue avec l'islam de France" devant quelque 150 responsables musulmans, militants associatifs, acteurs de terrain et chercheurs. Il a qualifié le phénomène de radicalisation de "cancer des esprits" et indiqué que face à cela la réponse était "l'état de droit". Il faut ainsi selon lui d'un côté bâtir un islam de France tolérant, universel et républicain, ce qui passe notamment par la formation des imams et le maintien d'un dialogue avec les instances religieuses. Et de l'autre côté il faut être intransigeant sur les valeurs et lutter contre les actes antimusulmans, rappelant ainsi la campagne lancée lundi contre le racisme.

Bernard Cazeneuve devrait faire des annonces sur tous ces sujets lundi après-midi.
K. L. avec AFP