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Gouvernement

Rachida Dati accusée d'avoir "pris à partie" une fonctionnaire de l'Assemblée, l'examen du texte sur l'audiovisuel suspendu

La ministre de la Culture, Rachida Dati, à l'Assemblée nationale le 11 février 2025

La ministre de la Culture, Rachida Dati, à l'Assemblée nationale le 11 février 2025 - Thibaud MORITZ / AFP

La ministre de la Culture a "pris à partie" une fonctionnaire de l'Assemblée nationale, pendant l'examen du projet de réforme de l'audiovisuel public, selon la présidente de la commission des Affaires culturelles. Fatiha Keloua Hachi a dénoncé un fait "grave", tandis que l'entourage de Rachida Dati conteste.

L'examen du projet de réforme de l'audiovisuel public a été suspendu en commission à l'Assemblée nationale mardi 1er avril au soir, après ce que des députés de gauche ont dénoncé comme un "grave" incident entre Rachida Dati et une fonctionnaire, ce que la ministre de la Culture conteste.

De son côté, la présidente de la commission des Affaires culturelles, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, a rapporté que Rachida Dati "a pris à partie une fonctionnaire de l'Assemblée nationale" durant une pause. "Je ne peux tolérer ce type de comportement", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"S'en prendre à la neutralité des fonctionnaires constitue une atteinte particulièrement grave, que je ne peux tolérer", a-t-elle ajouté.

"Parce que les conditions ne sont pas réunies pour avoir un débat apaisé, j'ai décidé de suspendre l'examen de ce texte" de réforme de la gouvernance de l'audiovisuel public, a-t-elle annoncé, alors que les débats avaient démarré dans l'après-midi et qu'un millier d'amendements restent au menu.

"Ça n'a pas du tout été très violent"

Le député LFI Aurélien Saintoul, présent au moment de l'échange incriminé dans une salle qui s'était vidée, s'est dit "indigné", auprès de l'AFP, qu'une fonctionnaire soit mise en cause car les travaux n'allaient pas assez vite.

D'après l'entourage de la ministre, contacté par Le Figaro, "ce n'est pas un incident à proprement parler et ça n'a pas du tout été très violent". "C'est l'administratrice qui a dit à la ministre: 'N'essayez pas de déformer la procédure' et Rachida Dati a répondu: 'Ne me parlez pas comme ça'", a ajouté la même source. Avant d'ajouter: "Fatiha Keloua Hachi tente de faire un coup politique. Elle gagne du temps car elle savait que l'article 1 allait être voté ce soir. C'est de l'obstruction".

Le gouvernement venait de déposer des amendements de dernière minute, pratique contre laquelle la gauche s'était élevée.

"Nous allons déterminer les suites à donner à cet incident d'une extrême gravité", a indiqué, dans un communiqué, le député PS Emmanuel Grégoire, particulièrement mobilisé contre ce texte. Fatiha Keloua Hachi a contacté la présidente de l'Assemblée Yaël Braun Pivet.

Fanny Rocher avec AFP