"Qu'il y ait un bougé là-dessus": Laurent Nunez affirme vouloir reprendre le dialogue avec l'Algérie

Laurent Nuñez le 18 septembre 2025, à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le nouveau ministre de l'Intérieur Laurent Nunez a estimé ce dimanche 19 octobre qu'il devait y avoir un "bougé" dans les relations avec l'Algérie, et affirmé qu'une remise en cause de l'accord franco-algérien de 1968 n'était pas "à l'ordre du jour".
"Je comprends que la tension qu'il y a actuellement avec l'Algérie fait qu'on n'a plus de relation sécuritaire avec eux, d'échanges sécuritaires. Pour un ministre de l'Intérieur, c'est un problème, c'est un gros problème", a déclaré Laurent Nunez, invité de France Inter.
Un dialogue souhaité
"Il faudra forcément qu'il y ait un bougé là-dessus. Il faudra à un moment qu'on reprenne le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité, d'échanges d'informations", a-t-il continué. Paris et Alger sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique. La France reproche notamment à l'Algérie de refuser de reprendre ses ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
"On a 40% d'Algériens dans les centres de rétention administratives", a précisé le ministre. "Il faudra évidemment qu'on ait de nouveau la reprise du flux des laissez-passer. Je vais m'y atteler", a ajouté le ministre de l'Intérieur, précisant qu'il n'avait pas encore pris contact avec son homologue algérien.
"L'accord, il fonctionne"
Interrogé sur un rapport parlementaire rendu public le 15 octobre qui proposait de remettre en cause les dérogations accordées aux Algériens dans le cadre de l'accord franco-algérien de 1968, Laurent Nunez n'a pas souhaité se prononcer. "Il y a cet accord, il fonctionne, il n'est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour", a-t-il expliqué.
Présenté par les députés macronistes, Mathieu Lefèvre, devenu ministre délégué à la Transition écologique, et Charles Rodwell, le document propose de mettre fin au statut unique conféré aux Algériens en matière de circulation, de séjour, d'emploi et de protection sociale. En pleine crise diplomatique, l'ancien ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait également dit à plusieurs reprises son souhait de le remettre en cause.
Les Algériens occupent la tête des nationalités étrangères présentes en France - on y comptait 649.991 Algériens en 2024 - et la deuxième place pour les obtentions d'un premier titre de séjour. Ils sont également la première nationalité interpellée en France en situation irrégulière avec 33.754 personnes en 2024.