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Notre-Dame-des-Landes: Royal souhaite "bon courage" à Valls

Manuel Valls et Ségolène Royal

Manuel Valls et Ségolène Royal - Georges Gobet - AFP

La ministre de l'Ecologie est apparue surprise, mercredi soir, par la position du Premier ministre plaidant pour un démarrage rapide des travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ce n'est pas la première fois que les deux ténors de gauche laissent apparaître un manque de communication.

Friture sur la ligne entre Matignon et le ministère de l’Ecologie. A l’aube de sa visite en Bretagne, Manuel Valls a assuré que la construction du controversé aéroport de Notre-Dame-des-Landes pourrait débuter mi-2015. Une annonce qui risque de froisser écologistes et riverains qui militent depuis de longs mois pour l’abandon du projet. Mais il semble aussi que cette annonce de Manuel Valls ait été faite sans concertation avec Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie.

Mercredi sur France 5, la ministre a lâché un lapidaire "bon courage" au chef du gouvernement, semblant découvrir la nouvelle. D’ailleurs, "je lui laisse l’entière responsabilité de sa déclaration", a poursuivi l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007 pour se démarquer.

Valls mène "fermement la barque du gouvernement"

"Je n'y vois aucune ironie et je pense que nous avons tous besoin de courage, de constance et de cohérence. Et vous le savez je mène fermement la barque du gouvernement", a déclaré Manuel Valls en réaction aux propos de sa ministre de l'Ecologie.

Alliés en 2008, adversaires en 2011

Entre ces deux poids lourds de la gauche, adversaires en 2011 à la primaire mais alliés pour la prise du PS en 2008, souvent porteurs d’opinions divergentes, ce n’est pas la première passe d’armes. D’autant qu'ils aiment asseoir leur autorité lorsqu’ils se jugent leader.

Autre sujet majeur de discorde entre Manuel Valls et Ségolène Royal, la question des autoroutes.

Mardi 14 octobre. Ségolène Royal a émis l’hypothèse d’une gratuité des autoroutes le week-end pour les usagers. Réponse cinglante de Matignon dans la foulée: cette idée est difficilement envisageable. Sur cette question d’ailleurs, l’Elysée et François Hollande avaient soutenu Matignon et "recadré" la ministre.

Ségolène Royal "gardera sa liberté"

En mai dernier, peu de temps après son arrivée au gouvernement, Ségolène Royal avait déclaré, dans une interview à Paris Match: "Oui, je parle. C'est ma liberté et je la garderai quoi qu'il arrive. Et si j'ai envie de dire autre chose que ce qui est convenu, je le dirai. (…) Je fais mon travail. Le reste, je m'en fiche. Je n'ai pas de temps à perdre. Je suis à ce poste parce que je suis compétente. Peut-être même la plus compétente".

Des propos qui avaient déjà sonné comme une prise de distance par avance aux requêtes répétées d'une solidarité gouvernementale à toute épreuve. Ségolène Royal avait démenti. Manuel Valls avait pris acte mais asséné quand-même sur BFMTV : "Aucun ministre n’est à part".

Samuel Auffray